Le dollar se reprenait mardi après la forte glissade de la semaine dernière, tandis que l’euro était plombé par des données moroses dans la zone euro et que la livre souffrait des remarques modérées du chef économiste de la Banque d’Angleterre.

Vers 19H10 GMT, le billet vert grimpait de 0,17% face à la monnaie unique européenne, à 1,0700 dollar pour un euro, et progressait de 0,36% face à la devise britannique à 1,2299 dollar pour une livre.

«Après avoir franchi la barre de 1,07 dollar pour la première fois depuis septembre la semaine dernière, l’euro s’est tassé face à un léger rebond des taux obligataires américains et à une salve de données négatives en Europe», a commenté Boris Kvacevic, analyste chez Convera.

Les indicateurs d’activité PMI ont souligné lundi la faiblesse de l’activité économique en Europe.

«Le ralentissement de l’activité dans la zone euro s’est accéléré le mois dernier alors que la demande dans le secteur dominant des services s’est encore affaiblie», a encore noté l’analyste. L’indice PMI des services a été confirmé à 47,8 en octobre, ce qui indique un troisième mois consécutif de baisse de l’activité et la plus forte contraction depuis février 2021.

«Alors que les données restent médiocres au début du quatrième trimestre, les risques pour l’euro restent orientés à la baisse», estime encore l’expert de Convera soulignant qu’il y a une probabilité de 86% pour une baisse des taux de la BCE en juin 2024.

Pour sa part le dollar a été soutenu par les déclarations du président de la Fed de Minneapolis, Neel Kashkari, sur la chaîne Fox News, «faisant allusion à la menace persistante de l’inflation», a indiqué Ricardo Evangelista, d’ActivTrade.

Or, «les marchés ont perçu ces remarques comme un rappel que malgré l’opinion majoritaire selon laquelle le cycle de hausse actuel est arrivé à son terme, le problème sous-jacent n’est pas encore complètement résolu», poursuivait l’analyste.

Le président de la Fed Jerome Powell doit s’exprimer à deux reprises cette semaine, et sa parole sera scrutée par les marchés.

Face au billet vert, la livre était également lestée par les remarques du chef économiste de la Banque d’Angleterre (BoE), Huw Pill, qui a jugé lundi soir «pas complètement déraisonnable» les anticipations du marché d’une baisse des taux à partir de l’été prochain.

Le chef économiste de l’institution monétaire britannique a également «estimé que l’inflation au Royaume-Uni redescendrait à des niveaux comparables à ceux constatés ailleurs dans le monde dans un délai assez court», ce qui affaiblit théoriquement la nécessité d’un rehaussement de taux.

La livre cédait 0,20% face à l’euro, à 86,99 pence.

Le shekel affichait une hausse de 0,56% à 3,8697 shekels pour un dollar, après avoir touché les 3,8467 shekels.

La devise israélienne a opéré une remontée progressive face au billet vert après un plus bas fin octobre et l’intervention de sa banque centrale.