Le dollar a continué de monter lundi, porté par son statut de valeur refuge après des frappes russes massives en Ukraine, tandis que les bons chiffres de l’emploi américain devraient permettre à la banque centrale américaine (Fed) de poursuivre ses remontées des taux.

Vers 19H00 GMT, le dollar gagnait 0,31% face à la devise européenne, à 0,9714 dollar pour un euro, se rapprochant de son plus haut depuis 2002 atteint fin septembre à 0,9536 dollar pour un euro.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a dénoncé, selon son porte-parole, «une escalade inacceptable de la guerre» en Ukraine après des bombardements russes meurtriers, d’une ampleur inégalée depuis des mois, qui ont frappé Kiev et d’autres villes.

Sur le marché des changes, cela profite «au dollar, souvent recherché en période d’incertitudes», ont commenté les analystes de OFX.

«Pas de vacances pour le dollar fort», résumait Joe Manimbo de Convera Financial Services, alors que le marché obligataire était fermé pour célébrer le jour férié du Columbus Day aux Etats-Unis.

Le billet vert profitait en effet toujours des chiffres de l’emploi publiés vendredi qui montrent encore la vigueur du marché du travail américain en septembre et qui devraient encourager la Réserve fédérale à relever encore les taux pour juguler l’inflation.

Ces chiffres «ont renforcé les paris du marché sur une hausse des taux de 0,75 point de pourcentage en novembre», lors de la prochaine réunion de la Fed, a signalé Richard Hunter, d’Interactive Investor.

«Une autre donnée importante se profile cette semaine avec l’indice des prix à la consommation qui doit être publié jeudi» rappelait également Joe Manimbo.

L’indice CPI devrait rester supérieur à 8% en rythme annuel, «pour le septième mois consécutif». «Une inflation obstinément élevée bouleverse les choix des investisseurs sur les marchés et devrait encore soutenir le dollar», a ajouté l’analyste.

Face à la livre, le billet vert prenait 0,16% à 1,1068 dollar. Plus tôt en séance, la livre perdait davantage (0,44%).

Des annonces de nouvelles mesures de la banque centrale britannique (BoE) pour calmer la volatilité du marché obligataire à long terme, et l’annonce d’une présentation budgétaire plus tôt que prévu par le gouvernement, ont modérément rassuré les investisseurs.

«Il y a encore de nombreuses incertitudes sur la manière dont la BoE pourrait atteindre une sortie dans le calme» de son programme de rachats d’actifs, estime Fawad Razaqzada, analyste chez City Index.

Le rendement des obligations d’Etat britanniques repartaient en hausse, signe d’une demande en baisse sur le marché.

Les taux à 10 ans évoluaient à 4,50%, frôlant leurs sommets depuis 2008 atteints fin septembre à 4,59%.

Les taux à 30 ans, dont la flambée à 5,14% avait provoqué l’action de la BoE en septembre, montaient à 4,72%.