La roupie indienne au plus haut depuis trois mois, les taux séduisent

AWP

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Au fixing, la devise du pays le plus peuplé au monde grappille 0,12% face au billet vert, à 82,92 roupies pour un dollar.

La roupie indienne est montée vendredi à son plus haut niveau depuis fin septembre, stimulée par des taux d’intérêt qui restent élevés quand la plupart des pays occidentaux connaissent un reflux.

Au fixing, la devise du pays le plus peuplé au monde grappillait 0,12% face au billet vert, à 82,92 roupies pour un dollar.

«Quand les taux obligataires américains baissent, les devises émergentes tendent à bien se comporter», a rappelé Christopher Vecchion de Tastylive.

En un mois, le rendement des emprunts d’Etat américains à 2 ans est ainsi passé de 4,44% à 4,15% vendredi. Dans le même temps, son équivalent indien a très peu évolué, à 7,03% contre 7,06%.

L’écart entre les deux rendements est ainsi actuellement à un sommet plus observé depuis huit mois.

D’un côté, les opérateurs anticipent sept baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed) en 2024, à la faveur du ralentissement de l’économie et de l’inflation.

De l’autre, beaucoup d’économistes ne s’attendent pas à voir la banque centrale indienne (RBI) sortir le rabot avant le troisième trimestre, sachant qu’elle affiche aujourd’hui un taux directeur à 6,5%, contre une fourchette de 5,25% à 5,50% pour la Fed.

L’inde «a toujours un taux d’inflation plus élevé que toutes les économies développées», souligne Christopher Vecchio. l’indice des prix à la consommation pour décembre, publié vendredi, est ressorti à 5,69%, contre 3,4% aux Etats-Unis.

Pour les analystes de Wells Fargo, la «croissance solide» de l’économie indienne, l’amélioration de la balance commerciale et une décélération des prix de l’énergie «pourraient soutenir la roupie en 2024».

L’Office national des statistiques (NSO) table sur une croissance de 7,3% lors de l’année fiscale qui s’achève en mars.

Dans un contexte d’essoufflement des économies les plus avancées, l’Inde évolue à «contre-courant», pour Wells Fargo.

Mais pour Ashoka Mody, professeur à Princeton, une roupie forte «est très mauvaise pour l’économie indienne, qui a besoin d’un taux de change plus faible pour soutenir ses exportations».

En maintenant ses taux d’intérêt fermes, l’Inde attire les investisseurs étrangers, ce qui profite à sa devise, «mais cela rend les choses plus difficile pour l’économie indienne», et cela «ne crée pas d’emplois», martèle l’universitaire.

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