Après avoir bouclé son troisième partiel sur le meilleur résultat opérationnel de son histoire, Holcim a revu son objectif annuel de marge Ebit à la hausse. Le géant des matériaux de construction a par ailleurs décidé de choisi son futur patron dans ses propres rangs, mais se donne jusqu’à l’année prochaine pour en dévoiler l’identité.

Le chiffre d’affaires réalisé entre juillet et septembre a atteint 7,34 milliards de francs, soit 8,8% de moins qu’un an plus tôt sur la même période. En termes organiques cependant - c’est-à-dire ajustée des effets de change et d’acquisition - l’évolution a été positive (+4,3%), précise Holcim vendredi dans un communiqué.

Cité dans le document, le directeur général (CEO) Jan Jenisch s’est félicité de la performance trimestrielle «en dépit du contexte économique difficile marqué par un recul de la demande sur plusieurs marchés et une évolution défavorable des devises». Les activités en Asie en particulier ont été affectées par l’effondrement de la demande sur le marché chinois.

Sur le plan opérationnel, l’excédent avant intérêts et impôts (Ebit) s’est enrobé de 3,2% à 1,60 milliard de francs, alors que la marge afférente s’est améliorée de 250 points de base (pb) sur un an, à 21,8%.

Si les chiffres de ventes se sont inscrits légèrement en dessous de la moyenne des projections des spécialistes interrogés par l’agence AWP, la rentabilité en revanche a dépassé les attentes du consensus.

Forte de ce résultat, la direction de Holcim a précisé à la hausse son objectif annuel en matière de marge Ebit, visant désormais une valeur supérieure à 17%, contre plus de 16% jusqu’ici.

Pour le reste, la feuille de route est confirmée, à savoir une croissance organique des ventes de plus de 6% et de l’Ebit de plus de 10%, ainsi qu’un flux de trésorerie disponible (FCF) d’environ 3 milliards de francs.

Pour la seule activité des toitures, la multinationale zougoise vise à l’horizon 2026 un chiffre d’affaires annuel de plus de 6 milliards de dollars et un Ebit d’au moins 1,3 milliard. Ce nouveau segment devrait voir ses affaires bondir l’année prochaine aux Etats-Unis, où de nombreux toits endommagés par les intempéries attendent d’être rénovés.

En téléconférence, Jan Jenisch a laissé entendre que la personne désignée pour lui succéder au poste de CEO sera un candidat issu des rangs de l’entreprise, alors que lui souhaite se consacrer exclusivement à la présidence du conseil d’administration.

L’identité du futur titulaire sera dévoilée «bientôt», mais pas cette année, a poursuivi l’Allemand, arguant qu’il y a «beaucoup à faire» pour le moment, en référence au nombre record d’entreprises rachetées par Holcim depuis le début de l’année, même si le rythme des acquisitions a quelque peu ralenti.

Au troisième partiel, le géant des matériaux de construction n’a effectué que trois transactions, contre 18 sur les six premiers mois de l’exercice. L’entreprise se concentre actuellement sur l’intégration de sa principale reprise, celle du spécialiste des toitures Durolast, a expliqué le dirigeant.

Dans leurs commentaires, les analystes saluent des résultats solides. Pour la Banque cantonale de Zurich (ZKB), le relèvement de l’objectif de marge Ebit ne constitue pas une grande surprise, mais la confirmation des perspectives annuelles en matière de recettes est jugée positive au regard du ralentissement observé ces derniers mois.

De son côté, Vontobel met en avant les améliorations du profil ESG du groupe, ainsi que la robustesse de son bilan, qui lui laisse les coudées franches en termes de stratégie. Les deux établissements continuent de préconiser l’achat du titre, respectivement à «surpondérer» (ZKB) et «buy» (Vontobel).

Le marché en revanche ne l’a pas entendu de cette oreille. La nominative Holcim affichait à l’heure de la clôture une perte de 0,93% à 55,52 francs, alors que l’indice phare SMI a cédé 0,42%.