La production industrielle allemande est repartie à la hausse en janvier, sur fond de réveil de la demande européenne, selon des chiffres officiels publiés vendredi.

L’indice a gagné 1% sur un mois, en données corrigées de variations saisonnières et des jours ouvrables, a indiqué l’Office de statistique allemand Destatis dans un communiqué.

C’est la première augmentation importante depuis un an.

«La production dans le secteur manufacturier commence l’année 2024 avec sa première augmentation notable depuis février 2023», a commenté le ministère de l’économie dans un communiqué séparé.

Cette hausse est légèrement plus importante que celle attendue par le panel d’experts interrogés par l’outil d’analyse financière Factset, qui tablaient sur une augmentation de 0,7%.

C’est une «surprise légèrement positive», a noté Jens-Oliver Niklasch, économiste à la banque LBBW. Mais elle ne compense pas la chute des mois précédents.

Le mois de décembre avait affiché une baisse de 2%, qui avait ponctué une année noire pour l’industrie allemande, pilier de la première économie européenne.

Sur l’ensemble de l’année passée, l’industrie allemande s’est contractée d’1,5% par rapport à 2022, en restant en deçà des niveaux connus avant la pandémie de Covid-19.

«Dans l’ensemble, cependant, cela augmente les chances que le début de 2024 soit un peu meilleur que prévu», ajoute M. Niklasch, qui se réjouit de la hausse de la production des secteurs à forte intensité énergétique, qui a le plus subi l’impact de la guerre en Ukraine sur les prix de l’énergie ces deux dernières années.

Dans les industries à forte intensité énergétique, la production a en effet augmenté de 2,8%.

Dans le détail, les secteurs de la construction (+2,7%), de l’industrie chimique (+4,7%), de l’industrie alimentaire (+5,9%) et de la maintenance de machines (+11,1%) ont eu le plus d’impact positif.

En revanche, la production dans l’industrie automobile a chuté de 7,6%.

«Les indicateurs avancés actuels, tels que les nouvelles commandes, et les indicateurs de confiance (...) indiquent un creux de l’activité industrielle», rappelle le ministère dans son communiqué.

De ces indicateurs, volatiles, il faut retenir «l’image d’une économie qui touche le fond, mais reste coincée entre une faiblesse cyclique et structurelle», analyse Carsten Brzeski, économiste à la banque ING.

«De nouveaux problèmes pèsent sur les perspectives à court terme: les grèves des conducteurs de train, du personnel des aéroports et des compagnies aériennes, et les perturbations de la chaîne d’approvisionnement résultant du conflit militaire en mer Rouge ont rendu encore plus probable une nouvelle contraction de l’économie allemande au premier trimestre de l’année», explique-t-il.