Les marchés européens sans boussole, nouvelle poussée des taux

AWP

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Les indices ont poursuivi leur repli: Paris a perdu 0,13%, Francfort 0,43%, Milan 0,87% et Londres 1,06%. A Zurich, le SMI a cédé 0,53%.

Les marchés boursiers mondiaux étaient sans tendance avant des indicateurs sur l’inflation aux Etats-Unis et les résultats d’entreprises, un contexte propice à la remontée des taux et à la baisse des actions.

En nette baisse dans les premières échanges, Wall Street se rattrapait vers 15H55 GMT avec des gains de 0,85% pour le Dow Jones, de 0,16% pour le S&P 500 tandis que le Nasdaq était stable.

Les indices européens ont poursuivi leur repli: Paris a perdu 0,13%, Francfort 0,43%, Milan 0,87% et Londres 1,06%. A Zurich, le SMI a cédé 0,53%.

L’environnement géopolitique pesait notamment sur la tendance boursière après que le Kremlin a dit mardi s’attendre à plus de «confrontation» avec l’Occident, avant un sommet virtuel d’urgence du G7 prévu dans la journée et consacré aux bombardements russes de grande ampleur en Ukraine.

Par ailleurs, «mes investisseurs sont nerveux avant les données d’inflation de cette semaine, les appels pour un resserrement de la politique monétaire de la Banque centrale américaine mèneront à des hausses plus agressives au-delà de novembre» du taux directeur de l’institution, estime Craig Erlam, analyste d’Oanda, pour qui «nous pourrions assister à un nouveau cycle de ventes important.»

Cette ambiance est confortée par le rapport d’automne du Fonds monétaire international (FMI) sur l’économie mondiale. Il a maintenu à 3,2% sa prévision de croissance pour 2022, déjà révisée trois fois cette année, mais abaissée de nouveau celle attendue pour 2023, cette fois à 2,7%, soit 0,2 point de moins que la précédente révision au mois de juillet.

Donnée cruciale de la semaine, l’indice des prix à la consommation (CPI) attendu jeudi aux États-Unis dont la hausse devrait être encore supérieure à 8% en glissement annuel pour le septième mois consécutif.

Depuis mars, la Réserve fédérale américaine relève vigoureusement son taux directeur pour renchérir les conditions financières afin de comprimer la demande et de freiner l’inflation. Dans son rapport, le FMI a par ailleurs encouragé les banques centrales à «agir résolument» pour baisser l’inflation.

Le marché commence à percevoir des signes de tassement de certains prix, mais au vu de la robustesse du marché de l’emploi américain, il s’attend à une nouvelle remontée des taux en novembre aux États-Unis.

Sur le front monétaire, la Banque d’Angleterre est à nouveau intervenue mardi face aux «dysfonctionnements» des marchés et des risques «d’instabilité financière», mais sans réussir à rassurer les investisseurs et à faire baisser de manière significative le taux d’intérêt de la dette britannique à long terme.

En France, le taux de l’emprunt à 10 ans a dépassé en séance son précédent pic de l’année, fin septembre, pour atteindre un nouveau plus haut depuis 10 ans, avant de redescendre. Le taux américain a touché 3,97% en début de séance américaine avant de tomber à 3,89% vers 15H50 GMT.

Les résultats de Givaudan pas au parfum

L’action du groupe suisse Givaudan a chuté de 6,80% à Zurich, plombée par une déception sur ses ventes d’arômes au troisième trimestre malgré une forte hausse de la parfumerie fine grâce aux hausses de prix.

D’autres valeurs de la chimie ont aussi dévissé, comme Solvay (-5,40%) ou Arkema (-4,89%).

La tech encore en difficulté

Le secteur technologique était encore mal orienté dans le contexte de hausse des taux, mais certaines entreprises souffraient davantage comme Uber (-8,26%) et son concurrent Lyft (-7,52%) devant des menaces législatives aux États-Unis, ou Meta, alors que la Russie a classé comme «terroriste» le groupe de réseaux sociaux.

Du côté des devises et du pétrole

La livre se reprenait face au dollar, après une nouvelle baisse du taux de chômage britannique et une action de la Banque d’Angleterre (BoE) sur le marché obligataire. Vers 15H50 GMT, la livre prenait 0,78% à 1,1142 dollar.

La monnaie européenne remontait (+0,33%) par rapport au dollar, s’échangeant à un euro pour 0,9735 dollar.

Les cours du pétrole reculaient à nouveau, les inquiétudes sur une récession qui plomberait la demande mondiale reprenant le dessus. Vers 15H40 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre cédait 1,78% à 94,48 dollars et celui de West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en novembre perdait 2,07% à 89,24 dollars.

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