Les marchés européens propulsés par le recul des rendements obligataires

AWP

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Les bourses ont fini une séance éclatante: +4,24% à Paris, +3,78% à Francfort, +3,42% à Milan et +2,57% à Londres. A Zurich, le SMI a gagné 2,92%.

Les marchés boursiers étaient catapultés mardi par un regain d’appétit pour le risque, les investisseurs tablant de nouveau sur plus de mansuétude des banques centrales devant la détérioration de l’activité économique.

Les places européennes ont fini une séance éclatante: +4,24% à Paris, +3,78% à Francfort, +3,42% à Milan et +2,57% à Londres. A Zurich, le SMI a gagné 2,92%.

A la Bourse de New York, vers 16H15 GMT, l’indice Dow Jones gagnait 2,62%, l’indice Nasdaq prenait 3,20% et l’indice élargi S&P 500, 2,87%.

«L’espoir des investisseurs d’un atterrissage en douceur de l’économie renaît et repose sur le fait que les banques centrales du monde entier ralentissent ou finissent par ralentir le rythme de leur politique de resserrement monétaire», selon Konstantin Oldenburger, de CMC Market.

Les investisseurs, après avoir témoigné une désaffection pour les actions le mois dernier en raison des craintes accrues de récession, ont franchement apprécié lundi la publication d’un ralentissement de l’activité dans le secteur manufacturier aux États-Unis et en Europe qui, pour certains, pourrait conduire les banques centrales à ralentir la cadence du resserrement monétaire.

Nourrissant cet espoir, la banque centrale d’Australie n’a relevé mardi son principal taux directeur que de 0,25 point de pourcentage, contre 0,50 point attendu.

Mais «la situation conjoncturelle ne s’est pas encore apaisée et la dynamique inflationniste et la guerre en Ukraine doivent également être considérées comme un facteur de stress», tempère Andreas Lipkow pour Comdirect.

Il faudra sans doute du temps pour voir l’inflation ralentir aux États-Unis, a averti mardi un responsable de la banque centrale américaine (Fed), soulignant que le marché du travail restait très tendu, avec une pénurie de travailleurs.

La situation du marché de l’emploi américain en septembre sera publiée vendredi.

Les actions profitaient de la poursuite de la baisse conséquente des rendements souverains, qui avaient bondi à des plus hauts depuis au moins 10 ans la semaine dernière.

Après avoir frôlé les 4% la semaine passée, le taux d’emprunt américain à 10 ans n’était plus qu’à 3,61% vers 15H55 GMT. Le taux allemand pour la même échéance, qui fait référence en Europe, est passé de 2,22% à 1,87%.

Signe d’un regain d’appétit pour le risque, le dollar perdait du terrain face à l’euro et à la livre mardi: l’euro avançait de 1,54% à 0,9977 dollar, et la livre de 1,06% à 1,1443 dollar, vers 15H55 GMT.

Tous les secteurs ont progressé, valeurs de croissance comme valeurs cycliques, mais aussi l’or, l’argent, le pétrole et les cryptomonnaies.

Les craintes concernant Credit Suisse, en proie à des rumeurs de faillite, se sont estompées: le titre est remonté de plus de 8% après avoir décroché de plus de 10% lundi en séance.

Un trimestre au levain pour les sandwichs Greggs

La sandwicherie britannique Greggs a bondi de plus de 10% à 1.901 pence, après de bons chiffres trimestriels.

L’énergie contrastée

Le géant allemand de l’énergie RWE (+4,56% à 39,56 euros), longtemps l’un des plus gros émetteurs de CO2 d’Europe, a annoncé mardi vouloir arrêter la production d’électricité au charbon d’ici à 2030 dans le bassin minier rhénan, avançant de huit ans ses plans. L’action a grimpé de 4,56%, à 39,56 euros.

L’électricien britannique Drax, dont le recours à la biomasse pour verdir sa production est critiqué, dévissait lui de 5,73% à 568 pence, mardi en fin d’après-midi à la Bourse de Londres, après la diffusion lundi d’un documentaire de la BBC assurant que le groupe coupe des arbres appartenant à des forêts ancestrales au Canada.

Du côté du pétrole et du gaz

Les prix du pétrole étaient dopés mardi par des spéculations sur une baisse de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et de leurs alliés (Opep+), tandis que le gaz naturel pâtissait de prévisions météo douces en Europe.

Vers 16H10 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre prenait 3,50%, à 91,95 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison le même mois gagnait 3,80% à 86,81 dollars.

Du côté du gaz, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du gaz naturel en Europe, coûtait 161,95 euros le mégawattheure (MWh) après avoir reculé jusqu’à 159 euros, un niveau inobservé depuis juillet.

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