Les marchés européens remontent, les matières premières restent sous tension

AWP

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Paris reprend 1,59%, après avoir perdu 5% en deux jours, Londres 1,36%, Francfort 0,69% et Milan 0,70%. A Zurich, le SMI grignote 0,08%.

Les bourses occidentales rebondissaient nettement mercredi, après les lourdes pertes des jours précédents, provoquées par la guerre en Ukraine, alors que les prix des principales matières premières atteignaient des sommets.

En Europe, Paris est remontée de 1,59%, après avoir perdu 5% en deux jours, Londres a repris 1,36%, Francfort 0,69% et Milan 0,70%. A Zurich, le SMI a grignoté 0,08%.

Wall Street aussi était en hausse, aidée par des déclarations jugées modérées du président de la Banque centrale américaine (Fed). Le Dow Jones gagnait 1,84%, le S&P 500 1,82% et le Nasdaq 1,23% vers 17H30 GMT.

En revanche, les prix des matières premières continuaient leur forte ascension, dopés par le conflit entre la Russie et l’Ukraine, deux pays clés dans l’approvisionnement de nombreuses ressources.

Craig Erlam, analyste chez Oanda, n’est «pas sûr que le sentiment général du marché se soit amélioré depuis hier (...) mais les marchés d’actions bénéficient d’un certain répit».

La Russie poursuit son offensive sur les villes ukrainiennes, tout en évoquant un cessez-le-feu au menu des prochains pourparlers de jeudi avec l’Ukraine. La délégation ukrainienne se dirige d’ailleurs vers le Bélarus pour un deuxième round de négociations.

«L’espoir d’une fin de la guerre est réapparu» selon Konstantin Oldenburger de CMC Markets, même s’il envisage que les indices rebaissent en cas d’échec des négociations. La perspective d’un apaisement du conflit a bénéficié au secteur aérien, notamment Lufthansa (+4,41%) ou Air France-KLM (+3,91%).

Les vingt-sept États de l’Union européenne ont confirmé l’exclusion de sept banques russes du système financier international Swift, tout en épargnant Sberbank et Gazprombank, deux établissements liés aux hydrocarbures, en raison de la forte dépendance de plusieurs Etats européens au gaz russe.

Le président américain Joe Biden a assuré que «rien n’était exclu», concernant l’arrêt des importations de pétrole russe.

Les «conséquences» de la guerre en Ukraine pour l’économie américaine sont «très incertaines», a de son côté estimé mercredi Jerome Powell, le président de la Fed.

Les marchés ont compris dans cette déclaration «qu’ils ne vont pas avoir une politique trop dure qui serait négative pour les marchés», a expliqué Gregori Volokhine, président de Meeschaert Financial Services.

M. Powell a de plus confirmé que la Fed remonterait bien son taux directeur à l’issue de sa prochaine réunion, les 15 et 16 mars et s’est dit «enclin à proposer» une hausse des taux d’intérêt d’un quart de point de pourcentage (0,25%).

Les rendements obligataires remontaient nettement, celui de la dette américaine à 10 s’établissant à 1,835%, en hausse de 10,8 points de base. Ils avaient fortement baissé la veille.

Records des matières premières

Les producteurs de pétrole de l’Opep+ ont persisté dans leur approche d’ouverture des vannes au compte-gouttes malgré l’embrasement des cours et ont décidé de produire 400.000 barils de plus par jour en avril.

Les cours restaient très élevés après cette annonce: le baril de Brent, qui fait référence en Europe, grimpait de 5,21% à 110,46 dollars vers 17H25 GMT, après avoir frôlé les 114 dollars. Le WTI américain montait de 4,70% à 108,25 dollars, après avoir dépassé les 112 dollars pour la première fois depuis 2013.

Le cours européen de référence du gaz naturel prenait encore 43% après s’être envolé à près de 200 euros le mégawattheure, du jamais vu.

«La guerre en Ukraine entraîne une forte réduction des exportations énergétiques de la Russie, même si celles-ci sont exemptées de sanctions» pour le moment, observe Bjarne Schieldrop, analyste de Seb.

«Les transporteurs s’abstiennent de prendre des cargaisons d’énergie russe par crainte d’éventuelles sanctions et des risques qu’ils encourent quant à leur réputation», poursuit-il.

Les cours des métaux dont la Russie est un gros producteur ont également atteint des records: l’aluminium a culminé à 3.552 dollars la tonne, et le nickel a touché les 25.730 dollars la tonne, un plus haut depuis 2011.

Les denrées agricoles, comme le blé, le maïs, l’huile de soja et de palme, étaient aussi à des sommets.

Du côté des devises

L’euro reculait encore de 0,39% à 1,1082 dollar, au plus bas depuis juin 2020.

Le rouble rebondissait de 2,55%, ayant perdu près d’un tiers de sa valeur en un mois.

Le bitcoin faisait une pause (+0,72% à 44.210 dollars) après deux jours de forte hausse.

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