Le pétrole encore plombé par le report de la réunion de l’Opep+

AWP

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Vers 11h30, le Brent perd 1,04% à 81,11 dollars, après avoir fini en repli de 0,59% la veille. Le WTI baisse de 0,99% à 76,34 dollars, après avoir abandonné 0,86% mercredi.

Les prix du pétrole poursuivaient leur baisse jeudi après le report de la réunion de l’alliance Opep+, alimentant les rumeurs de discorde entre ses membres et laissant planer le doute sur le maintien des réductions volontaires de production de l’Arabie saoudite.

Vers 10H30 GMT (11H30 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en janvier perdait 1,04% à 81,11 dollars, après avoir fini en repli de 0,59% la veille.

Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison le même mois, baissait de 0,99% à 76,34 dollars, après avoir abandonné 0,86% mercredi.

Les cours continuent de réagir à l’annonce du report au 30 novembre de la réunion ministérielle des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et de ses alliés de l’accord Opep+, initialement prévue dimanche à Vienne.

«Le marché prend cela comme un signe de de désaccord» entre les pays producteurs du groupe, commentent les analystes d’Energi Danmark.

Deux sources ont indiqué à l’AFP que ce report était lié à des divergences au sein du cartel, notamment des «désaccords entre (l’Arabie saoudite) et des pays africains au niveau des quotas» de production.

«Avec l’augmentation de la production américaine et hors Opep, il n’est pas surprenant que les producteurs (de l’alliance) veuillent pomper plus de pétrole, et non réduire la production, de peur de perdre ne serait-ce qu’une infime partie de leur part de marché», explique à l’AFP Stephen Innes, analyste chez SPI AM.

L’Arabie saoudite supporte par ailleurs la plus grosse partie des réductions de production de l’Opep+, en décidant de réduire sa production d’un million de barils par jour en marge de la dernière réunion ministérielle du groupe, en juin dernier. Une réduction ensuite prolongée mensuellement jusqu’à septembre, puis jusqu’à la fin de l’année.

Emboîtant le pas à l’Arabie saoudite, la Russie avait également annoncé une réduction plus modeste de son offre, aussi prolongée jusqu’à fin 2023.

Ces réductions complètent les baisses instaurées depuis début mai et en vigueur jusqu’à fin 2024 décidées par neuf producteurs, dont Ryad, Moscou, Bagdad ou encore Dubaï, pour un total de 1,6 million de barils quotidiens.

«Les Saoudiens ont donc besoin d’un autre membre pour mettre la main à la pâte, et il semble que les négociations ne soient pas faciles», souligne Ipek Ozkardeskaya, de Swissquote.

«L’Arabie saoudite a l’habitude d’abandonner son rôle de «swing producer», un rôle crucial qui consiste à équilibrer les marchés pétroliers mondiaux en ajustant ses niveaux de production pour stabiliser les prix», met en garde l’analyste.

En mars 2020 par exemple, l’alliance avait déjà vacillé, quand la Russie avait refusé de tailler dans sa production pour soutenir des cours tirés vers l’abîme par l’épidémie de coronavirus.

Furieuse, l’Arabie saoudite avait alors inondé le marché d’or noir en portant ses exportations pétrolières à un niveau record, précipitant les cours sous les 50 dollars.

Un niveau qu’ils avaient mis huit mois à retrouver, d’autant que les confinements face à la pandémie de coronavirus avaient entre temps fait s’effondrer brièvement les cours en territoire négatif.

«Si l’Arabie saoudite n’obtient pas le soutien dont elle a besoin de la part des autres pays producteurs après tous les efforts unilatéraux qu’elle a déployés, elle sera naturellement tentée» de ne pas renforcer ses réductions de production, voire même de les abandonner, affirme Mme Ozkardeskaya.

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