Les cours du pétrole chutaient vendredi en cours d’échanges européens, accentuant leurs pertes après que le président américain a affirmé avoir demandé à l’Opep d’abaisser les prix de pétrole ce qui aurait déjà eu, selon lui, pour effet de faire reculer l’essence

Vers 15H15 GMT (17H15 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 71,62 dollars à Londres, en baisse de 2,73 dollars par rapport à la clôture de jeudi.

A New York, le baril de WTI pour la même échéance cédait 2,63 dollars à 62,580 dollars.

«Les prix de l’essence sont en train de baisser. J’ai appelé l’Opep et leur ai dit, +vous devez les faire baisser+», a affirmé le locataire de la Maison Blanche devant des journalistes.

La déclaration cryptique, puisqu’il est difficile de deviner si le président américain a appelé le secrétariat général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), non décisionnaire, ou certains de ses membres, a suffi à faire plonger les cours de l’or noir.

«Les prix de l’essence aux Etats-Unis approchent du seuil symbolique des 3 dollars le gallon», avaient prévenu les analystes de ABN-Amro, qui prévoyaient une réaction du président «comme celles auxquelles les marchés ont réagi fortement ces derniers mois».

En début de semaine, les investisseurs s’étaient inquiétés d’un possible déficit de l’offre quand Washington avait subitement annoncé la fin des exemptions accordées à certains importateurs de brut iranien à partir de début mai.

«Cela va limiter l’offre mondiale dès la semaine prochaine», a souligné Lukman Otunuga, analyste chez FXTM, qui remarque qu’il «reste à voir comment l’Arabie saoudite et ses alliés vont réagir, pour éviter que la hausse des prix ne soit sans limite».

Pour l’instant, le premier exportateur mondial garde une ligne ambigüe, affirmant vouloir augmenter sa production sans donner de calendrier à cette hausse.

«Les Saoudiens vont augmenter la cadence pour répondre à la demande, mais seulement quand la perturbation sera très visible», ont estimé les analystes de Energy Aspects.

Alors que les prix avaient grimpé lundi, le Brent cède désormais 0,13% sur la semaine et le WTI 1,92%.

Mais les cours bondissent sur l’année (+31,54% pour le Brent et +33,99% pour le WTI), et le marché est par ailleurs très nerveux au moindre soupçon d’une nouvelle perturbation de l’offre.