Wall-Street passe une journée tranquille avant de plonger dans la dernière heure de cotation. La faute au secteur technologique qui fait l’objet de désengagements massifs. La raison? On s’inquiète de plus en plus d’une possible réglementation accrue des valeurs internet alors que l’affaire des données personnelles d’utilisateurs Facebook se propage aux autres titres de réseaux sociaux. On peut comprendre ce phénomène, tout un chacun étant plus ou moins actif sur un ou plusieurs de ces réseaux, la protection de la sphère privée des utilisateurs est fondamentale. Et en l’occurrence, à cause de Facebook il plane désormais un gros doute à ce sujet. De là à dire que de nombreux utilisateurs vont revenir au minitel… Cela étant dit, lorsque les technologiques éternuent, c’est tout le marché qui s’enrhume. L’indice Nasdaq 100 (NDX) rend l’intégralité des gains engrangés lundi et traite à nouveau en-dessous de sa moyenne mobile à 100 jours. Techniquement ce n’est pas bon. Dans l’ordre décroissant de «performance», nous avons les FAANGs (Facebook, Apple, Amazon, Netflix, Google) -5.6%, les semi-conducteurs -5.2%, les réseaux sociaux -4.2%, les logiciels -4% et les titres internet -3.9%. Les 5 titres de l’indice S&P500 (SPX) qui baissent le plus sont tous issus du secteur technologique.

La volatilité repart à la hausse avec le VXN (l’indice de la volatilité du Nasdaq 100) qui bondit de 20% et dépasse brièvement le niveau de 30 en clôture. A cette altitude, il faut de bonnes et durables raisons pour que la volatilité ne baisse pas (ce qui implique un rebond des actions). Le marché est très nerveux, c’est indéniable. Les intervenants achètent d’ailleurs de la protection, le rendement de l’emprunt US à 10 ans baissant à 2.77%. Sur le front des monnaies, c’est relativement stable avec un dollar index DXY qui se maintient aux alentours des 89.50. 

Et au registre géopolitique, pas de mauvaise nouvelle à signaler, bien au contraire. La Chine officialise ce matin le voyage officiel (terminé) du président Nord-Coréen à Pékin et on apprend à l’instant qu’une visite officielle Chinoise en Corée du Sud est prévue pour la fin mars. Comment ne pas entrevoir là une tentative de médiation de Pékin visant à réconcilier les deux Corées et à faire avancer le dossier de dénucléarisation de la Corée du Nord?

Facebook rechute de 5%, BoFa Merrill réduit son objectif de cours pour la deuxième fois en 5 jours, passant de 230$ à 202$. Le titre a désormais abandonné environ 17% depuis le déclenchement de la crise Cambridge Analytica. Il se confirme que le patron et fondateur du réseau social, Mark Zuckerberg, devra témoigner devant le Congrès américain, peut-être dès le 12 avril, selon une source proche du Congrès citée par la presse américaine. Par ailleurs, la Commission parlementaire britannique en charge de l'affaire exige également d'entendre «en personne» le patron de Facebook. Cette commission a auditionné mardi à Londres un ancien employé de Cambridge Analytica, qui a fait de nouvelles révélations sur l'utilisation massive faite des données des clients Facebook. Mark Zuckerberg indique ne pas souhaiter se présenter devant la commission. Twitter s’effondre de 12%, aussi suite à une annonce de Citron, cette sympathique entreprise qui vend des actions à découvert, Citron qui indique jouer Twitter à la baisse… C’est simple la finance, il suffit d’ouvrir une position et ensuite d’en parler…

Tesla chute de 8,2% après que l'autorité nationale américaine de la sécurité routière a annoncé l'ouverture d'une enquête sur un récent accident mortel impliquant une voiture autonome de Tesla en Californie. L'accident intervient alors que par ailleurs, un VTC sans chauffeur testé par Uber avait tué une piétonne la semaine dernière dans l'Arizona.

Il y a un titre qui ne fait rien comme les autres depuis un bon moment, General Electric. L’action GE gagne 4.3% hier sur des rumeurs que Warren Buffet serait en train de reconstruire une position dans la société.

Ce matin en Europe, les marchés ouvrent en baisse d’environ 0.6%. On peut s’attendre à des volumes en baisse à l’approche du long weekend Pascal. Swatch bénéficie d’un double relèvement de recommandation et monte timidement de 0.3%. Il faut la suivre, elle traite tout près de sa résistance de 414 francs (prix actuel 411.50). Techniquement le titre peut ouvrir la voie vers 30 francs d’appréciation s’il casse cette résistance. D’autre titres deviennent réellement attractifs en Suisse, par exemple Roche et ABB, qui traitent toutes deux sur des supports historiques solides. Les valorisations ont baissé, de belles opportunités d’investissement se présentent aux investisseurs.