La monnaie unique a chuté contre la plupart des principales devises mardi, en raison du ralentissement économique et des craintes croissantes de récession dans la zone euro. L'EUR/USD est tombé à son plus bas niveau en 20 ans à 1,0250$ après que l'activité économique dans la zone euro a fortement ralenti en juin dans le secteur privé pour atteindre son plus bas niveau en 16 mois, selon l'indice PMI composite publié par S&P Global.

L'EUR/USD est également affaibli par une BCE qui ne semble pas assez ambitieuse dans son resserrement monétaire. La Banque centrale européenne est très en retard dans son resserrement monétaire par rapport aux autres grandes banques centrales comme la Fed et la Banque d'Angleterre. Bien que la BCE devrait commencer à relever ses taux lors de sa prochaine réunion le 21 juillet, elle devrait continuer à être prudente en ne relevant les taux que de 25 points de base alors qu'elle pourrait aller beaucoup plus loin, par exemple de 50 points de base, étant donné la persistance de l'inflation.

En attendant la prochaine réunion de la BCE, l'attention des investisseurs se portera à court terme sur l'indice ISM non manufacturier américain et les minutes de la Fed mercredi, puis sur le rapport mensuel sur l'emploi américain vendredi. La pression sur l'euro pourrait augmenter si les données américaines sont meilleures que prévu, car cela devrait conforter la Fed dans son resserrement monétaire.

Prévision du cours de l’EUR/USD

Sur le plan de l’analyse technique, l’EUR/USD a enfoncé un support clé à 1,0350$ hier correspondant non seulement au creux de mai, mais également au plus bas de 2017. Le repli sous ce support est un signe de faiblesse de l’euro qui ouvre donc la voie à une poursuite de la tendance baissière de fond.

L’EUR/USD pourrait poursuivre son repli jusqu’en bas de son canal baissier et jusqu’au seuil de la parité euro-dollar au cours des prochaines semaines. Néanmoins, il sera sans doute préférable d’attendre un «pullback» à l’ancien support à 1,0350$ ou en haut du canal baissier pour mettre en place des stratégies vendeuses.

Les perspectives de fond de l’euro commenceraient à s’améliorer en cas de sortie par le haut du canal, mais cela semble peu probable tant que l’économie mondiale ralentit et que le conflit en Ukraine persiste.