Bonds Europe: le marché de la dette respire avant la BCE

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne est remonté à -0,747% contre -0,799% mardi à la clôture.

Le marché de la dette a repris des couleurs mercredi, les investisseurs se montrant un peu plus enclins à prendre des risques, en attendant une réunion de la Banque centrale européenne (BCE).

«Nous sommes dans une phase où l’aversion pour le risque diminue un peu par rapport à lundi et à la semaine dernière», commente auprès de l’AFP Eric Bourguignon, membre du directoire de Swiss Life AM France.

Les investisseurs se sont détournés du taux d’emprunt allemand, considéré comme une valeur refuge, pour privilégier les dettes d’autres Etats européens, jugées plus risqués.

Les acteurs de marché ont les yeux rivés sur les autorités politiques et monétaires, attendant une réponse coordonnée face à l’impact de l’épidémie de COVID-19.

«De nombreux Etats envisagent de faire de la dépense publique, voire de la relance budgétaire pour contrer les effets sur l’économie du nouveau coronavirus», observe M. Bourguignon.

L’Italie a notamment annoncé mercredi une enveloppe de 25 milliards d’euros pour lutter contre l’épidémie de COVID-19, qui a fait plus de 600 morts dans le pays.

Les banques centrales ont également commencé à réagir, à l’instar de la Banque d’Angleterre (BoE), qui a annoncé mercredi une réduction surprise de ses taux afin de soutenir l’économie britannique. La Réserve fédérale américaine avait fait de même une semaine plus tôt.

A présent, les regards se tournent vers la Banque centrale européenne qui se réunit jeudi.

«Les attentes sont très fortes, la BCE ne peut pas décevoir au vu des problèmes auxquels la zone euro fait face», souligne M. Bourguignon.

Les opérateurs estiment qu’elle «va augmenter le volume de ses achats mensuels de titres, en privilégiant les emprunts du secteur privé pour soulager les entreprises européennes qui font face actuellement à des problèmes colossaux de trésorerie», détaille le spécialiste.

En revanche, il y a des interrogations concernant une éventuelle baisse de ses taux d’intérêt. «Les taux d’intérêt sont très bas, il y a peu de marge de manoeuvre», rappelle M. Bourguignon.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne est remonté à -0,747% contre -0,799% mardi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France s’est stabilisé, terminant à -0,319% contre -0,307% la veille.

En revanche, le taux à 10 ans de l’Italie a nettement baissé à 1,170% contre 1,323%. Celui de l’Espagne a suivi la même trajectoire, clôturant à 0,253% contre 0,337%.

Le taux d’intérêt à 10 ans du Royaume-Uni a grimpé à 0,288% contre 0,235%.

Aux États-Unis, le taux d’emprunt à dix ans gagnait du terrain à 0,817%, contre 0,803% mardi en clôture. Le taux américain à 30 ans montait à 1,294% contre 1,280%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 0,460% contre 0,534%.

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