Bonds Europe: phase d’attente après la Fed, BCE dans le viseur

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini proche de l’équilibre, à -0,64% contre -0,63% mardi.

Les taux d’emprunt se sont globalement stabilisés mercredi en zone euro, au lendemain d’un abaissement surprise des taux de la Fed et tandis que la banque du Canada a pris une mesure similaire, dans un marché en attente d’une éventuelle décision de la BCE.

Les marchés sont relativement atones en Europe où «nous avons une banque centrale qui est moins proactive et qui a priori pour l’instant - mais cela peut évoluer - n’a pas la même lecture que la banque centrale américaine ou australienne», a relevé auprès de l’AFP Charles Zerah, gérant obligataire international chez Carmignac.

Ainsi les marchés européens sont-ils «en position d’attente», selon lui, d’autant que la communication exceptionnelle de la Fed mardi, intervenue peu après un communiqué du G7 qui ne laissait absolument pas présager une telle action, dénote «a priori une absence de coordination».

Après une décision similaire de la Banque centrale australienne, qui a fait passer son taux directeur de 0,50% à 0,75%, la Réserve fédérale américaine (Fed) a pris de court le marché mardi en annonçant une baisse de 50 points de base de ses taux.

Dans son sillage, la banque du Canada a elle aussi abaissé mercredi de 0,5 point de pourcentage son taux directeur, invoquant le «choc négatif substantiel» du nouveau coronavirus sur les perspectives économiques canadiennes et mondiales.

Vers une récession italienne?

Quant à la Banque centrale européenne (BCE), qui tient sa prochaine réunion de politique monétaire le 12 mars, «tous les messages qu’on a eus ces trois dernières semaines ne sont quand même pas extrêmement rassurants concernant de nouvelles mesures importantes qu’elle pourrait prendre», a estimé M. Zerah, une baisse de taux de l’institution - dont les marges de manoeuvre monétaires sont limitées - étant loin de faire consensus.

Par ailleurs, «nous sommes toujours sur des niveaux de spread (l’écart de taux entre l’Allemagne et les pays moins solides de la zone euro, notamment l’Italie, NDLR) qui sont assez élevés», a poursuivi le spécialiste.

«Vu les mesures ou rumeurs de mesures qui pourraient être prises par les Italiens et ce qui se passe depuis une dizaine de jours» avec la propagation de l’épidémie, «nous risquons d’avoir une récession dans ce pays, ce qui est difficilement envisageable à ce jour dans les autres Etats» européens, a relevé le spécialiste.

L’Italie a confirmé mercredi soir la fermeture des écoles et universités jusqu’au 15 mars. L’épidémie de coronavirus a fait plus de 100 morts dans le pays, troisième foyer le plus touché au monde par cette épidémie de pneumonie virale, après la Chine et la Corée du Sud.

A 18H00 (17H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a fini proche de l’équilibre, à -0,64% contre -0,63% mardi.

Celui de la France a connu une trajectoire similaire, à -0,33%, comme la veille. Il est descendu en séance jusqu’à -0,35%, un plus bas depuis le 4 septembre 2019.

Le taux à dix ans de l’Espagne s’est lui aussi stabilisé, à 1,17% contre 0,18% la veille, après être descendu jusqu’à 0,14%, au plus bas depuis le 9 octobre, tandis que celui de l’Italie est un peu monté, à 1,01% contre 0,98%.

Le taux d’intérêt à 10 ans du Royaume-Uni a lui légèrement reflué à 0,37% contre 0,39% mardi, après être tombé jusqu’à 0,33%, un plus bas historique.

Aux États-Unis, le taux d’emprunt à dix ans reculait à 0,96% contre 1,00% la veille. Il était tombé mardi jusqu’à 0,92% dans le sillage de la Fed, un nouveau plus bas historique. Le taux américain à 30 ans se repliait à 1,59% contre 1,61%. Celui à deux ans s’établissait pour sa part à 0,62% contre 0,70%.

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