Bonds Europe: légère tension de l’Allemagne et détente de l’Italie

AWP

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Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne est monté à 0,011% contre 0,002% lundi.

Le taux d’emprunt allemand à dix ans a légèrement progressé mardi tandis que celui de l’Italie s’est détendu, dans le sillage de chiffres de croissance meilleurs qu’attendu dans la région, ce qui a réduit l’écart de rendement entre les deux pays.

«Nous avons assisté ce mardi à une petite compression du spread», l’écart de rendement entre le taux allemand à dix ans et ceux de même échéance des pays moins solides de la zone euro, avec «surtout les chiffres du PIB meilleurs qu’attendu qui donnent le ton», a relevé auprès de l’AFP Antoine Lesné, responsable stratégie et recherche de SPDR ETF (filiale de State Street Global Advisors).

Selon une estimation provisoire, le Produit intérieur brut (PIB) des 19 pays ayant adopté la monnaie unique a crû de 0,4% sur les trois premiers mois de l’année, contre 0,2% au dernier trimestre 2018, et 0,3% de croissance attendue.

La croissance au premier trimestre a ainsi légèrement augmenté en Espagne, passant de 0,6% à 0,7%, tandis qu’elle est restée inchangée en France, à 0,3%.

Quant à l’Italie, troisième économie de la zone euro, juste après l’Hexagone, elle est sortie de la récession au premier trimestre 2019, enregistrant une croissance de 0,2% de son PIB, après un recul de 0,1% aux troisième et quatrième trimestres 2018.

«On ne s’attendait pas à d’aussi bons chiffres pour la zone euro», a souligné M. Lesné.

En outre, «les niveaux d’inflation sont un petit peu plus élevés qu’attendu, en Allemagne par exemple», où la hausse des prix à la consommation a rebondi en avril, à 2% sur un an, contre une hausse de 1,6% attendue, a-t-il ajouté.

Aucun changement à attendre de la Fed

Dans ce contexte, si les investisseurs ont délaissé les obligations souveraines, ils ne se sont pas pour autant reportés massivement vers les marchés actions, préférant opter pour l’attentisme à la veille d’un jour férié sur la plupart des marchés européens.

«Même si les résultats des sociétés ne sont pas mauvais, la barre avait été mise assez bas» puisque les anticipations de résultats avaient été massivement révisées à la baisse, a expliqué M. Lesné.

En outre, selon lui, le marché «attendait plutôt que la Chine continue à montrer un élan positif, or il est un peu moins confiant» après la publication d’un indicateur jugé décevant.

L’activité manufacturière chinoise s’est en effet essoufflée en avril, après un rebond le mois dernier, selon des chiffres officiels publiés mardi.

Par ailleurs, l’euro remonte un peu, «ce qui peut avoir un impact (négatif) pour les entreprises exportatrices», a complété M. Lesné.

Quant à la Réserve fédérale américaine (Fed), qui achève demain une réunion de politique monétaire, nous n’en attendons «pas de changement majeur», a-t-il indiqué.

«Les chiffres du PIB américain étaient bons mais le détail n’était pas forcément très rassurant, ce qui ne justifie pas un changement de ton de la Banque centrale américaine pour l’instant», a précisé M. Lesné.

À 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne est monté à 0,011% contre 0,002% lundi à la clôture du marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Celui de la France s’est stabilisé à 0,364% contre 0,363%.

Celui de l’Italie a reculé à 2,553%, contre 2,583%, tandis que celui de l’Espagne s’est stabilisé à 0,996% contre 1,007%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique s’est tendu à 1,182% contre 1,154%.

Aux États-Unis, le rendement à 10 ans se repliait à 2,516% contre 2,525% lundi, tout comme celui à 30 ans, à 2,948% contre 2,955%. Celui à deux ans s’établissait à 2,276% contre 2,292%.

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