Les taux d’emprunt italiens se sont légèrement détendus mardi dans un marché demeurant instable et toujours aux aguets de toute déclaration sur les finances italiennes.

«Le marché était pessimiste à l’ouverture», mais ce pessimisme a fait place à une «accalmie», a observé Cyril Regnat, stratégiste obligataire chez Natixis, interrogé par l’AFP.

Dans un contexte «encore très volatil», les investisseurs ont tendance «à surréagir à la moindre nouvelle italienne» et ont été «attentifs à l’étude du budget italien par les commissions des Finances du Parlement», a expliqué l’analyste.

Le ministre italien de l’Économie, Giovanni Tria, a souligné «la nécessité de baisser le ton» dans le cadre des discussions avec l’Union européenne (UE), alors que Rome et Bruxelles se livrent à un bras de fer sur le déficit prévu pour les trois prochaines années.

«Une fois que le programme de politique économique sera approuvé par le Parlement, l’incertitude qui a pesé sur les titres d’État ces derniers mois disparaîtra», a assuré le ministre devant les commissions des Finances du Parlement.

De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) a maintenu ses prévisions de croissance pour la péninsule à 1,2% en 2018 puis 1% en 2019, bien moins bonnes que celles de la coalition populiste italienne, qui table sur 1,4% en 2018 et 1,5% en 2019.

En raison des inquiétudes autour du budget italien, le «spread» --le très surveillé écart entre les taux d’emprunt italien et allemand à dix ans-- a atteint dans la matinée 315 points, son niveau le plus élevé depuis avril 2013 avant de se resserrer.

A 18H00 (16H00 GMT), le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie s’est détendu à 3,476%, contre 3,568% lundi à la fin de la séance sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Les pays considérés comme les plus solides en zone euro se sont pour leur part légèrement tendus.

Ainsi, le taux d’emprunt à 10 ans de l’Allemagne a progressé à 0,549% contre 0,529% et celui de la France à 0,890% contre 0,875%.

Le rendement de même maturité de l’Espagne a peu évolué à 1,600% contre 1,591%.

En dehors de la zone euro, le taux d’emprunt britannique à dix ans a progressé à 1,716% contre 1,674%.

A la clôture des marchés européens, le taux d’emprunt à 10 ans des États-Unis se détendait légèrement à 3,217% contre 3,232 vendredi, tout comme celui à 30 ans à 3,385% contre 3,403%. Le taux à deux ans était inchangé à 2,885%.