Le CEO Ken Jacobs, qui laissera sa place le 1er octobre pour devenir président du conseil d’administration, a évoqué des «conditions de marché difficiles».
La banque d’affaires franco-américaine Lazard a publié jeudi un chiffre d’affaires en baisse de 8% et une perte nette de 124 millions de dollars entre avril et juin, lestée par le coup d’arrêt des fusions et acquisitions.
Cité dans le communiqué, le président directeur général (PDG) Ken Jacobs, qui laissera sa place le 1er octobre pour devenir président du conseil d’administration, a évoqué des «conditions de marché difficiles».
Un an plus tôt, au deuxième trimestre 2022, la banque avait enregistré un bénéfice net de 95,5 millions de dollars.
Après un premier trimestre 2023 déjà dans le rouge, la perte nette cumulée sur le semestre se chiffre à 146 millions de dollars.
Le conseil financier, son activité phare, a été particulièrement touché avec un chiffre d’affaires en baisse de 15% sur un an au deuxième trimestre, à 344 millions de dollars.
L’activité de conseil est une activité par essence volatile, avec des périodes plus ou moins porteuses pour les fusions-acquisitions. Le resserrement des conditions financières et l’incertitude géopolitique ont mis depuis plusieurs trimestres un coup de froid sur le marché.
La banque a cependant participé au rachat de la société d’équipements pour les restaurateurs et cliniques ECF Group par PAI Partners ou à la restructuration de la dette de la Zambie.
L’autre métier principal de Lazard, la gestion d’actifs, a généré un chiffre d’affaires stable à 267 millions de dollars entre avril et juin.
Au total, le chiffre d’affaires du groupe s’est établi à 620 millions de dollars sur la période (-8%).
La banque d’affaires s’est par ailleurs choisie au cours du trimestre écoulé un nouveau PDG en la personne de Peter Orzsag, appelé à prendre ses nouvelles fonction en octobre.
Diplômé de Princeton et de la London School of Economics, passé par l’administration de Barack Obama, le dauphin désigné a aussi occupé plusieurs postes clé dans la banque au cours de sa carrière, comme la direction du département fusions et acquisitions en Amérique du Nord.
Lazard est également engagée dans un plan de départ portant sur 10% des 3.400 employés à fin 2022, annoncé en parallèle de ses résultats du premier trimestre.
Des rumeurs entourent par ailleurs le retrait de cote du groupe, après l’annonce de celui de son concurrent historique Rothschild: le quotidien économique Financial Times rapportait le 20 juin que Lazard avait été approché à cette fin par le fonds émirati ADQ, sans succès.
Sur l’ensemble de l’année 2022, Lazard avait dégagé un bénéfice net de 359 millions de dollars après une année 2021 record pour le groupe (528 millions de dollars).