Transition énergétique: une approche internationale

François-Xavier Chauchat, Dorval Asset Management

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Sur les marchés développés, plus de trois cents sociétés alignées au départ de cette course.

A coup de milliards, les plans de transition énergétique se succèdent et se répandent d’un continent et d’un pays à l’autre, chacun essayant de créer chez lui le plus de valeur ajoutée possible dans ce domaine stratégique. En bourse, ce thème majeur peut conduire assez naturellement à choisir une approche internationale diversifiée, à conditions de bien choisir sa méthode.

Après les BRICS dans les années 2000, puis la numérisation dans les années 2010, la transition énergétique s’impose comme le thème majeur de la décennie 2020. Aux considérations climatiques s’ajoutent en effet, comme on le voit avec la guerre en Ukraine, des enjeux stratégiques incontournables. L’OCDE estime qu’au niveau mondial, le montant annuel des investissements dans les énergies vertes pourrait passer de 1400 milliards de dollars en 2022 à 4600 milliards en 2030. Cela représenterait 3% du PIB mondial (contre 1,3% en 2022), et plus de 10% de l’investissement mondial (contre 4,8% aujourd’hui).

Deux approches complémentaires

Un grand nombre de pays et d’entreprises entrent aujourd’hui en compétition sur ce thème. Etats-Unis, Europe, Japon et Chine rivalisent de projets pour attirer à la fois capitaux, brevets et savoir-faire. Cette bataille concerne de nombreux secteurs d’activité: matières premières, transports, production d’électricité, technologie, etc. En bourse, sur un univers de valeurs internationales des marchés développés dont la capitalisation dépasse 2 milliards de dollars, une estimation donne le nombre de sociétés alignées au départ de cette course à plus de trois cents.

Il faut accorder le même poids à chaque valeur afin d’éviter de se retrouver avec un panier d’action outrageusement dominé par quelques grandes valeurs.

Devant ce thème majeur, les investisseurs ont deux grandes options possibles, qui sont complémentaires. La première option consiste à suivre chacune de ces valeurs, où une partie d’entre elles, est de choisir celles qui semblent les plus prometteuses. Cette méthode est appelée «stock-picking».

La deuxième approche vise, elle, à capter la thématique de la manière la plus diversifiée et globale possible, sans préjuger des performances spécifiques de chaque entreprise, ni de chaque pays ou régions. Cette méthode apparemment plus simple a cependant aussi ses exigences. Ainsi, il faut accorder le même poids à chaque valeur afin d’éviter de se retrouver avec un panier d’action outrageusement dominé par quelques grandes valeurs, type Tesla, Toyota ou Microsoft. Cette méthode d’«équipondération» donne la même chance à chaque société et réduit considérablement les risques spécifiques.

Dans un deuxième temps, Il faut s’assurer que ce panier d’actions représentera le plus grand nombre de pays et de secteurs possibles, toujours dans une optique de diversification maximale des risques. Enfin, ne sélectionner que les entreprises qui ont les meilleures notes sur les critères extra-financiers, dont surtout la qualité de gouvernance. Au total, le panier «relance verte» de la gestion internationale de Dorval AM comporte une quarantaine de valeurs depuis le début de son implémentation en avril 2020. Aujourd’hui, il est réparti entre l’Europe (40%), l’Amérique (32%) et l’Asie développée (28%). En termes de secteurs, biens et services industriels dominent (43%), devant les produits de base (27%), les services collectifs (16%), l’infotech (7%) et la consommation discrétionnaire (7%).

Cette méthode très diversifiée produit de bons résultats. Ce panier «relance verte» a en effet nettement surperformé l’indice actions de référence, le MSCI Monde équipondéré. Notons, et c’est important, que la grande diversification du panier permet de conserver une valorisation nettement plus raisonnable que celle de beaucoup de fonds ou d’ETF concentrés sur les souvent très chères valeurs «clean-tech». Fin février, le panier était valorisé à 15 fois les bénéfices attendus pour 2023, en ligne avec la moyenne du MSCI Monde équipondéré.

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