Wall Street pénalisée par l'emploi américain, l'Europe résiste mieux

AWP

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Paris a cédé 0,22%, Milan 0,11%, Francfort 0,38%. Londres, dont les entreprises exportatrices sont favorisées par la faiblesse de la livre, a pris 0,64% et était à son plus haut depuis avril 2022.
 

De solides créations d’emplois aux Etats-Unis faisaient basculer Wall Street dans le rouge jeudi, et les Bourses européennes marquaient aussi un coup d’arrêt face à la perspective d’une Réserve fédérale américaine (Fed) plus stricte dans sa lutte contre l’inflation.

Les indices de New-York évoluaient en nette baisse: le Dow Jones reculait de 1,23%, le S&P 500 de 1,13% et le Nasdaq de 1,10% vers 16H55 GMT.

En Europe, après un début d’année tonitruant, les indices se sont un peu repliés: Paris a cédé 0,22%, Milan 0,11%, Francfort 0,38%. Londres, dont les entreprises exportatrices sont favorisées par la faiblesse de la livre, a pris 0,64% et était à son plus haut depuis avril 2022.

Les Bourses européennes sont bien plus dynamiques que celles de l’autre côté de l’Atlantique depuis le début de l’année.

«L’Europe, via ses exportations, est plus sensible à la Chine», et réagit donc davantage aux signaux «convaincants» de réouverture de l’économie, malgré l’explosion des cas de contamination au Covid-19 dans le pays, explique Nicolas Leprince, gérant d’Edmond de Rothschild AM.

Les employeurs privés aux Etats-Unis ont créé en décembre 235.000 emplois bien plus qu’attendu malgré le ralentissement de l’activité économique provoqué par la Fed pour lutter contre une inflation.

L’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab sert de mise en bouche avant la publication vendredi du rapport officiel sur l’emploi américain par le département du travail.

«Les données ne sont pas celles que la Réserve fédérale attendait», explique Craig Erlam, analyste d’Oanda. Un marché du travail solide entraîne des hausses de salaire, qui sont ensuite répercutées dans les prix des entreprises, alimentant l’inflation.

En décembre, les salaires ont continué à progresser, même s’ils ont connu leur plus faible hausse depuis le mois de mars.

L’idée d’une politique monétaire stricte défendue par la Fed profitait au dollar, qui montait de 1,21% face à la livre, à 1,1909 dollar et de 0,76% face à l’euro, à 1,0523 dollar vers 16H55 GMT.

Les taux obligataires remontaient nettement après la forte baisse des dernières séances. Le rendement du 10 ans américain atteigneit 3,72%.

Abysses pour Bed Bath and Beyond

Le titre de la chaîne de magasins d’articles pour la maison Bed Bath and Beyond s’écroulait de 24,68%. L’action est au plus bas depuis trente ans et qui a perdu plus de 80% de sa valeur depuis fin 2021, et l’enseigne a reconnu qu’une faillite n’était pas exclue.

L’entreprise fait face depuis plusieurs mois à une diminution de la fréquentation dans ses magasins et à des difficultés d’approvisionnement et d’inventaire.

Joyeuses fêtes pour les magasins anglais

Les meilleures ventes annoncées par le géant de l’habillement britannique Next faisaient flamber son cours de 6,89%. Son concurrent JD Sports a grimpé aussi de 3,07% et le magasin de bricolage Kingfisher a de son côté pris 2,67%.

La chaîne de produits discount B&M European Retail a pris 0,66% après «de solides ventes avant Noël», selon l’analyste de CMC Markets Michael Hewson. Associated British Food a aussi grimpé de 4,31%.

De l’intérêt pour la banque Standard Chartered

La banque britannique Standard Chartered a gagné 6,78% jeudi après des informations sur une possible offre de reprise par First Abu Dhabi Bank. Le titre a brièvement bondi de 20% mais la baisse a été contenu car First Abu Dhabi Bank a tempéré l’information, assurant que l’offre de reprise un temps envisagé, n’était plus d’actualité.

Du côté de l’énergie

Sur le marché du pétrole, dont les cours avaient encore dévissé mercredi, le baril de WTI américain montait de 1,84% à 74,15 dollars vers 16H50 GMT et le baril de Brent de la mer du Nord de 1,68% à 79,13 dollars après une hausse sensible des stocks de pétrole.

Le contrat de référence du gaz naturel européen, le TTF néerlandais, après être tombé un peu plus tôt à 63 euros le mégawattheure, son plus bas niveau depuis fin novembre 2021, remontait de 8,34% à 70,45 euros vers 16H50 GMT.
 

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