Développé par et pour les gérants

Nicolette de Joncaire

2 minutes de lecture

Edmond de Rothschild Asset Management lance EOS, une plateforme de services à destination des gérants institutionnels.

 

Les gérants ploient sous une charge administrative et réglementaire croissante. Pour qu’ils puissent se recentrer sur leur métier de base, la gestion, il leur faut des outils adaptés à leurs besoins. Déjà actif dans les services aux sociétés de gestion , Edmond de Rothschild Asset Management lance EOS Portfolio Management et EOS Distribution management, deux outils destinés aux gérants institutionnels dont les actifs sous gestion se situent entre 1 et 10 milliards d’euros. Entretien avec Serge Weyland, CEO d'Edmond de Rothschild Asset Management (Luxembourg).

Quelle est la genèse d’EOS Portfolio Management et quelles fonctionnalités offre-t-il?

EOS Portfolio Management est basé sur l’outil mis au point par Edmond de Rothschild Asset Management pour répondre à ses propres besoins. Son fondement est le logiciel Dimension développé par la société danoise Simcorp, personnalisé pendant plus de dix ans par nos équipes, pour coller aux exigences des gérants de taille moyenne dont les actifs se situent au-dessous de 10 milliards d’euros. Edmond de Rothschild Asset Management gère actuellement 60 milliards d’euros sur cette plateforme.

L’outil intègre déjà des liens automatisés
avec une quinzaine de dépositaires/valorisateurs.

A travers un accès web, le gérant peut saisir des transactions, les simuler avant exécution sur la base de prix réels, les exécuter et les confirmer. Le système vérifie les contraintes d’investissement des portefeuilles- y compris réglementaires, et permet d’en analyser la performance et le risque par des méthodes de Value-at-Risk (VaR). Il intègre également la partie passive de la gestion, souscriptions et rachats, couvertures de change ou encore volets prévisionnels. Notez que l’outil intègre déjà des liens automatisés avec une quinzaine de dépositaires/valorisateurs, un chiffre qui ira croissant au fur et à mesure de la demande. En bref, c’est un outil de tenue de position qui couvre le front, le middle et le backoffice.

Autorise-t-il le rééquilibrage des portefeuilles?

Oui, il permet de définit des poches de gestion, de distribuer les ordres dans différents portefeuilles et de rééquilibrer les stratégies d’investissement.

A quel type de gérants s’adresse-t-il plus précisément?

Il s’agit d’un outil de gestion institutionnelle destiné aux sociétés qui gèrent des fonds et des mandats institutionnels. Il est développé par et pour des gérants de conviction qui veulent se concentrer sur la génération d’alpha. Il n’est pas adapté aux petits gérants discrétionnaires pour lesquels nous mettons à disposition une autre offre.

EOS Portfolio Management n’est pas seulement un outil informatique.

Effectivement, il est assorti d’un service complet d’externalisation des processus d’affaires (Business Process Outsourcing) qui permet à nos clients de se passer complètement d’opérateurs middle et backoffice pour leur gestion en s’appuyant sur nos experts-métier.

Ces outils sont une extension naturelle de notre métier, à un moment
de forte croissance sur les besoins front, middle et back office.
Cet ensemble de services est-il déjà opérationnel?

Nous passons en phase de véritable lancement opérationnel mais la plateforme est déjà déployée chez quelques clients, notamment au Royaume-Uni et en Suisse.

Vous offrez un second produit, EOS Distribution management. Quel rôle joue-t-il?

EOS Distribution Management permet le suivi de la distribution. Il a été développé par nos équipes sur Microsoft Dynamics qui est un des outils de CRM leaders du marché. Tout comme EOS Portfolio Management, il a été d’abord mis au point pour les besoins propres d’Edmond de Rothschild Asset Management. Cet outil permet aux équipes commerciales des fonds de piloter leurs activités. Il permet en particulier un exercice difficile, le marquage automatique des ordres c’est-à-dire l’identification des sous-distributeurs.

Les deux produits sont-ils liés?

Non, il s’agit d’offres complètement indépendantes.

Pourquoi Edmond de Rothschild AM s’est-il lancé dans ces offres?

Notre groupe a toujours été présent dans les services aux fonds de tiers. Ces outils sont une extension naturelle de notre métier, à un moment de forte croissance sur les besoins front, middle et back office. Nous estimons être le seul fournisseur front to back pour un segment du marché qui n’est actuellement pas servi. D’autres offres existent mais n’intègrent pas tous les volets de la nôtre ou, comme BlackRock Solutions, qui s’adresse à des gérants de taille plus importante.

Quelles sont vos ambitions?

D’ici quatre ans, nous souhaitons doubler les actifs de nos services aux sociétés de gestion à 30 ou 40 milliards d’euros. Le délai de latence est important : il faut de longs mois d’analyse et de réflexion à un gérant pour se décider mais la pression sur les marges est telle que le mouvement est presque inéluctable. Une solution externe permet de variabiliser les couts et de mieux maitriser les risques. Aujourd’hui les gérants n’ont pas de solution; ils doivent bricoler sur des outils de bureautique et s’exposent donc à de vrais risques opérationnels. Un outil éprouvé leur permet de grandir et de rassurer les distributeurs qui ne s’exposent pas volontiers aux sociétés mal équipées.