Le pétrole monte encore, aidé par le dollar et une surprise sur la demande américaine

AWP

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Le Brent termine sur une poussée de 3,53% à 89,32 dollars et le WTI finit sur une envolée de 4,64%, à 82,15 dollars.

Les cours du pétrole ont poursuivi leur rebond mercredi, soutenus par un repli du dollar, la fermeture d’installations dans le Golfe du Mexique et le rebond surprise de la demande de produits raffinés aux États-Unis.

Le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a engrangé 3,53%, pour clôturer à 89,32 dollars.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en novembre, a gagné 4,64%, à 82,15 dollars.

Le marché a d’abord réagi à l’évacuation de douze plateformes situées dans le Golfe du Mexique, en prévision du passage de l’ouragan Ian, qui a balayé la Floride mercredi.

Au total, selon le Bureau de sûreté et de protection de l’environnement (BSEE), les installations représentaient 11% de l’extraction du brut dans le Golfe du Mexique, soit environ 190.000 barils par jour.

Dans un second temps, l’élan de l’or noir a été renforcé par l’annonce de la Banque d’Angleterre, qui va racheter des obligations souveraines britanniques en circulation pour tenter de stabiliser le coût de sa dette et le marché obligataire.

Cette décision a profité à la livre sterling et fait reculer sensiblement le dollar, «ce qui a poussé les cours au-delà de 80 dollars», selon Robert Yawger, de Mizuho.

«Cela a brisé la position d’étranglement qu’avait le dollar sur le marché des matières premières, ne serait-ce que pour une journée», a expliqué l’analyste.

Le marché a ensuite passé la troisième après la publication du rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA), qui a fait ressortir une légère baisse de 200.000 barils des réserves commerciales aux États-Unis.

C’est une surprise, car la fédération professionnelle API (American Petroleum Institute) annonçait, la veille, un bond de 4,1 millions de barils sur la même période, à savoir la semaine achevée le 23 septembre.

Ce décalage par rapport aux prévisions s’explique, pour partie, par un ralentissement des importations et surtout un bond de 31% des exportations sur une semaine.

«La dynamique import/export a été tellement positive pour les prix qu’elle a éclipsé la chute de l’activité des raffineries», a souligné Robert Yawger.

Le taux d’utilisation des raffineries est, en effet, tombé à 90,6%, contre 93,6% une semaine plus tôt, du fait des opérations de maintenance qui sont traditionnellement menées en septembre et octobre. Ce phénomène entraîne généralement une baisse de la demande américaine de brut et donc une hausse des stocks.

Les traders ont aussi été sensibles à l’inflexion de la demande de produits raffinés, qui a progressé de 10% sur une semaine aux États-Unis, à son plus haut niveau depuis un mois et demi.

Pour Robert Yawger, même s’il pourrait s’agir d’un mouvement sans lendemain, «car ces chiffres ne se voient pas dans l’économie» actuelle, en cours de ralentissement, les prix des produits raffinés, de l’essence principalement, pourraient expliquer ce regain de consommation.

Le prix de l’essence aux États-Unis a ainsi reculé de près de 25% depuis mi-juin, même s’il est légèrement remonté ces derniers jours.

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