Le pétrole se reprend après les plus bas atteints lundi

AWP

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Mardi peu après 08h00, le Brent se négociait à 85,18 dollars, en hausse de 1,33%. La veille, il avait lâché pas moins de 2,42% à 84,06 dollars.

Les prix du pétrole se reprenaient mardi, après avoir chuté la veille. Pris dans la tourmente qui a frappé l’ensemble des marchés, désormais que le monde se dirige vers une récession à vitesse accélérée, ils ont atteint lundi leur plus bas niveau depuis le début de l’année.

Mardi peu après 08h00, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre se négociait à 85,18 dollars, en hausse de 1,33%. La veille, il avait lâché pas moins de 2,42% à 84,06 dollars.

Quant aux 159 litres de West Texas Intermediate (WTI) américain, également avec échéance en novembre, ils valaient 77,64 dollars, en progression de 1,22%, après avoir abandonné 2,57% lundi soir à 76,71 dollars, le plus bas niveau affiché en soirée depuis le 3 janvier dernier.

Le ministre irakien du pétrole, Ihsan Abdul Jabbar, a déclaré que l’Opep+ surveillait les prix du pétrole en cherchant à maintenir l’équilibre du marché, tandis que la forte baisse des prix du brut a continué à alimenter les spéculations selon lesquelles le groupe des principaux producteurs pourrait envisager de nouvelles réductions de l’offre. Les investisseurs sont également restés prudents quant à la possibilité de nouvelles perturbations de l’offre dues à la guerre prolongée entre la Russie et l’Ukraine, ainsi qu’à l’interdiction imminente du brut russe par l’Union européenne, qui doit entrer en vigueur en décembre.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés de l’accord Opep+ doivent se réunir le 5 octobre pour fixer le niveau de leur production pour le mois de novembre. «Le cartel a montré qu’il était réactif pour soutenir le marché mondial du pétrole», rappelle Bart Melek, de TD Securities, dans une note.

A l’Arabie Saoudite d’agir

De l’avis d’Andy Lipow, de Lipow Oil Associates, il appartiendrait donc principalement à l’Arabie saoudite d’agir, car le royaume est l’un des seuls producteurs de l’Opep+ à pomper effectivement les quantités prévues par le cartel. L’expert explique la chute des cours par l’appréciation de plus en plus fort du dollar américain. De plus, les prix élevés de l’énergie en Europe renforcent les craintes d’une destruction de la demande, à travers le monde.

En un mois et demi, le Dollar Index, qui mesure l’évolution du billet vert par rapport à un mélange de plusieurs devises, s’est apprécié de près de 10%, une variation ayant affiché une rapidité très rare sur le marché des changes. Or, la plupart des achats de pétrole étant libellés en dollar, l’envolée du billet vert rend l’or noir plus cher quand son prix est converti dans d’autres devises, en particulier l’euro.

Une diminution de la soif européenne de pétrole peut s’étendre à la Chine, grand partenaire commercial du Vieux Continent, qui pèse près d’un quart des importations de l’Union européenne et qui verrait ses débouchés dégringoler. Par ricochet, l’économie américaine serait également affectée, ajoute Andy Lipow.

«Le chaos sur le marché des changes pourrait continuer à plomber les prix du brut quoi que fasse l’Opep+ à court terme», a surenchéri Edward Moya d’Oanda, dans une note. Si l’aversion récente pour le risque pénalise les prix du pétrole, «fondamentalement, leur faiblesse pourrait être exagérée à court terme, car les indicateurs de demande physique n’ont pas encore décliné à un rythme aussi rapide», fait valoir Bart Melek.

Repli du gaz

Andy Lipow mentionne lui la fin prochaine du programme d’utilisation massive des réserves stratégiques américaines de brut et l’entrée en vigueur de l’embargo européen sur les exportations de pétrole russe, début décembre, comme facteurs de soutien.

Sur le marché du gaz naturel, le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen, se repliait nettement, soit de 6,29% à 173,83 euros le mégawattheure (MWh), bien loin du récent sommet atteint fin août à 342,002 euros, proche du record historique. Le gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l’Allemagne mais n’a pas été mis en service, a été victime d’une fuite de gaz en mer Baltique, ont annoncé lundi l’opérateur du pipeline et les autorités danoises.

Après l’annonce par l’autorité danoise du trafic maritime d’une fuite de gaz détectée sur le tracé de Nord Stream 2, son opérateur a confirmé dans un communiqué adressé à l’AFP que la fuite touchait bien le gazoduc sous-marin, majoritairement détenu par le géant russe Gazprom.

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