Clap de fin

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

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Incertitude politique au Japon après le décès de Shinzo Abe. Problèmes d’approvisionnement en gaz pour l’Europe. Début de la saison des résultats du deuxième trimestre.

L’assassinat tragique de l’ancien Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui avait battu des records de longévité à ce poste, a provoqué une onde de choc dans le monde entier. Au cours de son mandat, il avait imposé plusieurs changements fondamentaux, notamment via les Abenomics, sa politique visant à relancer la croissance grâce à l’assouplissement monétaire et à l’affaiblissement du yen. Lors des élections à la Chambre haute organisées dimanche, le Parti libéral-démocrate au pouvoir a remporté une large victoire, donnant ainsi au Premier ministre Fumio Kishida le mandat de poursuivre son programme politique, résumé par la formule «Nouveau capitalisme». En Europe, le Premier ministre britannique Boris Johnson a finalement démissionné, dans le sillage de 44 défections au sein de son gouvernement. S’il est trop tôt pour déterminer qui lui succédera, on peut anticiper un soutien budgétaire accru pour les ménages britanniques et un resserrement de la politique monétaire. Il est à noter que la livre s’est stabilisée après l’annonce de son départ.

L’euro a été le grand perdant de la semaine, alors que l’Allemagne annonçait son premier déficit commercial depuis 1991 et que les prix du gaz poursuivaient leur progression. Mais l’adoption d’un mécanisme de protection des pays périphériques devrait permettre à la Banque centrale européenne d’accélérer ses hausses de taux pour réduire le différentiel avec les Etats-Unis et ainsi stabiliser la monnaie unique. Entre-temps, la question de l’énergie devient un véritable casse-tête pour les gouvernements européens, comme l’illustrent la renationalisation complète de l’entreprise énergétique EDF en France et le renflouement d’Uniper en Allemagne. Avec le renforcement de l’intervention étatique depuis la pandémie, notre thème d’investissement Qui paie la facture? est plus que jamais d’actualité. La fragilité économique du continent européen est particulièrement évidente par rapport aux Etats-Unis, où les créations d’emplois se maintiennent à des niveaux élevés et où la Fed reste agressive afin d’éviter un «ancrage de l’inflation». Le secteur américain des services résiste bien, comme le montre la publication, la semaine dernière, de l’indice ISM non manufacturier pour juin, meilleur qu’attendu. Le taux des bons du Trésor à dix ans est quant à lui repassé au-dessus de 3% dans le sillage de l’indice ISM, ce qui suggère que la Fed devra en faire plus pour juguler l’inflation. Les marchés s’attendent ainsi à ce que la Fed annonce une nouvelle hausse des taux directeurs de 75 pb ce mois-ci.

L’indice des prix à la consommation de juin, publié cette semaine, jouera un rôle déterminant dans la prévision des prochaines mesures de la Fed.

Au niveau des entreprises, nous ne pouvons passer sous silence la décision d’Elon Musk de renoncer à son achat de Twitter pour USD 44 mia – une décision qui risque d’entraîner une bataille juridique titanesque, sauf règlement à l’amiable. Cette semaine, les banques américaines donneront par ailleurs le coup d’envoi de la saison des résultats du deuxième trimestre. La vigueur des octrois de crédit servira, comme les prochaines enquêtes sur la confiance des consommateurs, d’indicateur de la résistance de la consommation aux Etats-Unis.

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