Un, deux, trois, virage!

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

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La BCE rejoint le camp de la fermeté. Les géants de la technologie américains divergent. Les prix de l’énergie demeurent soutenus.

La hausse des prix dans la zone euro a incité la Banque centrale européenne à adopter un ton bien moins accommodant lors de sa réunion de politique monétaire de la semaine dernière. L’euro s’est fortement apprécié, les marchés anticipant une hausse des taux dans la zone euro, et le Bund allemand est passé d’un taux négatif à +20 points de base (pb) en une journée. A l’avenir, le principal défi pour la BCE sera de bien doser le resserrement des conditions financières sans trop nuire à l’économie. Nous anticipons désormais deux relèvements des taux d’intérêt de la part de la BCE de 25 pb en 2023. Nous préférons les obligations à échéance courte et les actions européennes aux actions américaines. Parallèlement, la Banque d’Angleterre a relevé ses taux de 25 pb comme prévu la semaine dernière. Elle a toutefois fait une déclaration plus modérée sur ses intentions, même si quatre des neuf membres du Comité de politique monétaire avaient voté pour une hausse de 50 pb. Les marchés ont vu dans les chiffres positifs de l’emploi aux Etats-Unis un risque de resserrement plus rapide et plus agressif de la Réserve fédérale.

Une forte volatilité a continué de dominer les marchés actions. Les cours des actions des principaux acteurs du secteur technologique américain, très concentré, ont connu des variations spectaculaires, à la hausse comme à la baisse, suite à la publication de leurs résultats du quatrième trimestre 2021. On a assisté à la plus grande perte de capitalisation boursière jamais enregistrée par une entreprise en une journée, suivie le lendemain par le gain le plus important en une séance pour une autre société. Une approche active de sélection des actions devient essentielle dans cet environnement. Pour les entreprises à forte croissance, le risque réside dans leur capacité à maintenir la progression des bénéfices et à éviter leur transition vers un modèle similaire à celui des sociétés de services aux collectivités, où la croissance se stabilise à un niveau nettement inférieur. Dans ce cas de figure, les valorisations ont tendance à s’ajuster à la baisse, ce qui a été le cas pour Meta, la société mère de Facebook, la semaine dernière. On peut désormais considérer que les titres des FAANG (Facebook, Apple, Amazon, Netflix et Google), qui dominaient jusqu’à présent, ne constituent plus une classe d’actifs en soi, ni un groupe homogène. Ailleurs sur les marchés, certains gérants long-short ont  connu un début d’année difficile en raison de leurs positions longues nettes. Dans l’univers des hedge funds, nous préférons les gérants macro et event-driven.

La semaine dernière, lors de la réunion de l’Opep+, l’alliance mondiale des producteurs de pétrole a voté en faveur d’une augmentation de la production. Mais la production de pétrole réelle reste en dessous des quotas respectifs des membres, certains pays peinant à produire les quantités qui leur ont été  attribuées. Dans un contexte de tensions persistantes concernant l’Ukraine, les prix de l’énergie restent élevés, renforçant l’inflation et la pression sur les banques centrales pour relever leurs taux. Nous sommes positifs à l’égard des matières premières et des devises qui leur sont liées. Cette semaine, nous surveillerons les chiffres de l’inflation américaine pour janvier.

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