Emploi américain: l’inquiétude des ménages présage-t-elle d’une dégradation des données?

Thomas Planell, Lazard

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Si la perception ne présage pas systématiquement de la réalité, plusieurs données pourraient inviter à la prudence que semblent préconiser les enquêtes.

À 4,2%, le taux de chômage américain demeure historiquement bas. Un constat cohérent avec la dynamique des créations d’emplois: en mai, près de 140'000 postes ont encore été créés dans le secteur privé non-agricole. Cela est suffisant pour ne pas voir le chômage repartir à la hausse. Pour autant, les ménages deviennent plus préoccupés par l’état du marché de travail. 


Notre analyse

À plusieurs reprises, l’anxiété des ménages a pu augurer d’une remontée effective du taux de chômage. Les enquêtes peuvent revêtir un caractère légèrement avancé, contrairement aux statistiques de l’emploi que l’on observe généralement à rebours.

Si la perception ne présage pas systématiquement de la réalité, plusieurs données pourraient inviter à la prudence que semblent préconiser les enquêtes. Depuis deux mois, les chiffres des créations d’emplois précédentes ont été révisés à la baisse par le Bureau des Statistiques du Travail. La moyenne sur quatre semaines des demandes d’allocations chômage est remontée au-dessus de 245'000 dossiers hebdomadaires. Enfin, les «demandes continues», qui mesurent la masse de demandeurs d’emplois qui s’accumulent au fil du temps, augmentent fortement depuis début mai pour se rapprocher du seuil des 2 millions. 

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