Les indices boursiers sont en hausse jeudi à l’issue d’une séance marquée par l’optimisme des investisseurs quant à des baisses des taux à venir de la banque centrale américaine (Fed), une respiration après une période de tensions géopolitiques.

A Wall Street, vers 16H05 GMT, l’indice élargi S&P 500 avançait de 0,60%, à 6.128,77 points, et flirtait avec ses plus hauts historiques. Ses derniers records remontent au 19 février, avec un pic en séance à 6.116,64 points et en clôture à 6.144,15 points.

L’indice technologique Nasdaq gagnait quant à lui 0,75% et le Dow Jones 0,73%.

En Europe, la Bourse de Paris a terminé stable (-0,01%), tandis que Francfort a pris 0,64% et que Londres a grappillé 0,19%. A Zurich, le SMI a fini inchangé.

«On assiste à un rebond du marché probablement lié à plusieurs facteurs, à commencer par un soulagement vis-à-vis du dossier géopolitique» sur la guerre entre l’Iran et Israël, a commenté Raphaël Thuin, directeur des stratégies de marchés de capitaux chez Tikehau Capital.

«Cette détente se manifeste de manière la plus évidente sur le pétrole», a-t-il poursuivi. Après le début du conflit militaire entre les deux belligérants, les investisseurs craignaient en effet un blocage par Téhéran du détroit d’Ormuz, où transitent 20% du pétrole mondial.

Vers 16H05 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord prenait 1,61%, à 68,77 dollars, et son équivalent américain, le WTI, gagnait 1,97%, à 66,20 dollars. Les deux références mondiales du pétrole retrouvaient ainsi leurs niveaux d’avant l’éclatement du conflit irano-israélien.

«Le marché se projette aussi de manière optimiste sur la fin des exemptions des droits de douane américains le 9 juillet, espérant que l’UE conclut un accord commercial comme ce que le Royaume-Uni a réussi à faire», selon M. Thuin.

«L’autre sujet de satisfaction est que le marché retient qu’il y a une forme d’inflexion du côté de la Fed qui s’est manifestée ces derniers jours», poussant les investisseurs à réviser en hausse les probabilités de baisses des taux de la Fed dans l’année, a-t-il ajouté.

Par ailleurs, «les spéculations se multiplient concernant le mécontentement de Donald Trump à l’égard de Jerome Powell», président de la Fed, «ainsi que sur de possibles plans visant à le remplacer par une personne dont la vision de la politique monétaire serait plus en phase avec la sienne», a relevé Ricardo Evangelista, analyste chez ActivTrades.

Une telle décision pourrait encore affaiblir le dollar, les marchés anticipant «une perte de crédibilité institutionnelle et une Fed plus +conciliante+ et accommodante», a-t-il expliqué.

Le Dollar Index, indice qui compare la devise américaine à un panier d’autres grandes monnaies, est tombé jeudi à un plus bas niveau depuis mars 2022, à 96,997 points.

Il a perdu plus de 10% depuis le début de l’année, «un signe de l’affaiblissement de la monnaie de réserve mondiale par rapport à ses homologues», a estimé M. Evangelista.

La livre britannique a atteint jeudi un plus haut depuis octobre 2021 face au billet vert, à 1,3765 dollar, et l’euro un sommet depuis septembre 2021, à 1,1744 dollar.

Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à deux ans, échéance la plus sensible aux changements de politique monétaire, se détendait légèrement à 3,75% contre 3,78% à la clôture la veille.

Les valeurs industrielles allemandes gagnantes

«L’initiative de l’Otan visant à atteindre 5% du PIB en dépenses militaires commence à redonner de la valeur au complexe militaro-industriel, rallumant l’intérêt pour des titres qui stagnaient», a signalé Stephen Innes, analyste de Spi AM.

Le cours du fabricant d’armes allemand Rheinmetall a bondi de 7,28% sur l’indice vedette de Francfort, le DAX. Sur l’indice MDax des valeurs moyennes, le cours de Hensoldt, spécialiste allemand de l’électronique militaire, a pris également 5,19% et Renk, fabricant allemand de boîtes de vitesse pour chars militaires, 3,97%.