Les bourses mondiales sont rassurées vendredi par la publication d’un rapport sur l’emploi aux Etats-Unis plus solide qu’anticipé par les investisseurs, mais qui pourrait retarder l’arrivée d’une baisse des taux de la banque centrale américaine (Fed).

«L’économie américaine continue de créer des emplois, et tant que ce sera le cas, il sera difficile de parler de récession», commente Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.

En mai, les Etats-Unis sont restés proches du plein-emploi, avec un chômage à 4,2%, même si le marché du travail s’est montré un peu moins vigoureux, selon des données officielles.

La première économie mondiale a créé 139’000 emplois le mois dernier, moins qu’en avril (147’000, chiffre nettement révisé à la baisse), mais plus que ce qui était envisagé par les acteurs de la finance (autour de 125’000, selon le consensus publié par MarketWatch).

Sur les marchés d’actions, les investisseurs saluaient cette publication. A Wall Street, vers 16H00 GMT, le S&P 500 gagnait 0,97%, le Nasdaq s’offrait 1,21% et le Dow Jones 0,92%. En Europe, la Bourse de Paris a grappillé 0,19%, Londres a pris 0,30%, Milan 0,55%, tandis que Francfort est resté stable (-0,08%). A Zurich, le SMI a gagné 0,39%. Toutes ces places financières affichaient un bilan hebdomadaire positif.

«Avant cette publication, certains craignaient que le marché du travail ne plie sous la pression des droits de douane et du ralentissement économique des Etats-Unis. Toutefois, le rapport de mai montre que le marché du travail se modère, mais ne s’effondre pas», souligne Kathleen Brooks, directrice de recherche pour XTB.

«Les plus grands mouvements se sont produits sur le marché obligataire», les rendements des emprunts américains ayant bondi après la publication du rapport sur l’emploi. «Cela suggère que le marché avait surestimé les risques de récession pour l’économie américaine. Certes, l’économie ralentit, mais de façon raisonnable», écrit l’économiste dans une note.

«Le rapport sur l’emploi a aussi déclenché un ajustement des attentes concernant les baisses de taux de la Fed. En début de semaine, le marché anticipait pleinement deux baisses de taux pour 2025», contre une seulement désormais, a poursuivi Kathleen Brooks.

Vers 15H55 GMT, le taux d’intérêt de l’emprunt américain à 10 ans bondissait à 4,48%, contre 4,39 à la clôture du marché jeudi. A échéance deux ans, l’emprunt américain flambait à 4,02%, contre 3,92% la veille.

L’équivalent allemand à 10 ans, qui fait référence pour l’Europe, est quant à lui stable, à 2,57%, soutenu par la révision à la hausse de la croissance économique de la zone euro au premier trimestre.

Côté change, le dollar prenait 0,42% à 1,1396 dollar pour un euro. L’or perdait 0,59%, à 3.332,88 dollars.

Tesla rebondit

Au tableau des valeurs, Tesla reprenait un peu son souffle (+5,66% à 300,79 dollars) après sa lourde chute de la veille provoquée par l’affrontement entre son patron Elon Musk et Donald Trump.

L’action du pionnier des véhicules électriques a plongé de plus de 14% jeudi, laissant s’envoler environ 150 milliards de dollars de capitalisation boursière.

Lululemon déçoit

L’équipementier sportif Lululemon Athletica plongeait de 20,19% à 264,07 dollars à New York après avoir déçu les attentes quant à ses prévisions pour le trimestre en cours et l’année entière. L’entreprise anticipe un bénéfice net par action, donnée de référence pour les marchés, compris entre 2,85 et 2,90 dollars sur le trimestre, tandis que les analystes s’attendaient à 3,29 dollars.

Le pétrole préserve ses gains

«Les prix du pétrole sont globalement stables» vendredi et conservent «les gains d’environ 4% accumulés au cours de la semaine», ce qui leur permet de «récupérer une partie des pertes subies ces dernières semaines», souligne Derren Nathan, responsable de la recherche sur les actions de Hargreaves Lansdown.

Vers 16H00 GMT, le prix du baril de WTI américain gagnait 1,91%, à 64,58 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord 1,72%, à 66,47 dollars.

Le bitcoin cédait quant à lui 0,85%, à 105,050 dollars.