Les Bourses asiatiques ont évolué jeudi avec prudence, surveillant une nouvelle émission de dette japonaise sous tensions, tandis que la place de Séoul continue de bondir, soulagée par la fin de l’incertitude politique sud-coréenne.
Bourses divergentes, interrogations sur l’emploi américain
A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a terminé en repli de 0,51% à 37.554,49 points et l’indice élargi Topix de 1,03% à 2.756,47 points.
Sydney a fini à l’équilibre (-0,03%), Taipei en hausse de 0,26%. Vers 09h00, l’indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong progressait de 0,86%, et l’indice composite de Shanghai de 0,23% --effaçant ses pertes du début de séance.
Les marchés asiatiques, fluctuants, reflétaient la performance de Wall Street, qui a terminé mercredi sans direction, minée par un indicateur sur l’emploi privé bien pire qu’attendu, tandis que s’avivaient les spéculations sur des baisses de taux de la banque centrale américaine (Fed).
A la suite de New York, les mouvements de vente dominent la place tokyoïte, observe Kosuke Oka, de Monex Securities.
«D’un autre côté, avec la publication attendue vendredi» du taux de chômage aux Etats-Unis pour mai, «il apparaît qu’une attitude attentiste empêche probablement le marché de basculer trop dans une direction ou l’autre», note-t-il.
Le dollar se ressaisissait cependant après son affaiblissement de la veille, gagnant 0,22% face à la devise nippone vers 07H00 GMT à 143,08 yens pour un dollar.
«Aucun rebond de la croissance aux Etats-Unis n’est en vue, d’autant que les barrières douanières de Trump menacent toujours la consommation. Que reste-t-il ? Une marge de fluctuations limitée pour le marché (...) peu de catalyseurs, mais beaucoup d’actualités» fluctuantes, commentait Stephen Innes, de SPI Asset Management.
«Tant que la Fed n’aura pas baissé ses taux avec conviction, ou que nous n’aurons pas assisté à une véritable accélération de la croissance, le marché semble bloqué» et dominé par «l’indécision», estime-t-il.
Demande médiocre sur la dette japonaise
En Asie, l’attention s’est portée également jeudi sur une nouvelle émission de dette japonaise, avec des obligations à échéance 30 ans, qui a suscité la plus basse demande pour une telle opération depuis deux ans.
Cette adjudication intervenait dans un contexte de tension croissante après plusieurs enchères récentes marquées par un manque d’appétit des investisseurs et qui ont provoqué une envolée des rendement des obligations japonaises, attisant la fébrilité des investisseurs.
A l’origine de cette demande affaiblie, le resserrement de la politique de la banque centrale (BoJ) qui a drastiquement réduit ses achats de dette sans que les acheteurs habituels, en particuliers les assureurs, ne prennent le relais.
Sous presion de la demande médiocre suscitée par l’émission de dette de jeudi, le taux des obligations à japonais à 30 ans s’est tendu brièvement avant de se stabiliser autour de 2,88%. Il avait bondi jusqu’à 3,18% courant mai, plombé par la désaffection des investisseurs.
Cette faible demande renforce la pression sur le gouvernement pour ajuster sa stratégie d’emprunt et apaiser les craintes liées à la soutenabilité de la dette publique, alors que les rendements à long terme restent sous surveillance étroite.
«Il est temps que le ministère japonais des Finances reconnaisse cette évolution structurelle de la demande d’obligations d’Etat à long terme et cesse d’émettre des obligations à plus de 30 ans car la demande est épuisée», estime Kevin Zhao, d’UBS Asset Management, cité par Bloomberg.
Séoul grimpe toujours après l’élection
La Bourse de Séoul a continué de briller: après avoir déjà bondi mercredi, l’indice Kospi a gagné jeudi 1,49%.
Les investisseurs affichent leur soulagement, alors que l’élection du dirigeant de centre-gauche Lee Jae-myung comme président en Corée du Sud mardi met un terme à six mois de profonde crise politique ayant paralysé la quatrième économie d’Asie.