Les bourses mondiales évoluent sans entrain mercredi, prises dans un creux en l’attente de nouvelles sur le front de la guerre commerciale et sur fond de négociations budgétaires aux Etats-Unis qui interrogent sur la résilience de l’économie américaine.
«Les investisseurs sont en position d’attente et guettent de nouveaux signaux de marché. Le creux estival à venir pourrait être particulièrement marqué cette année», note Andreas Lipkow, analyste indépendant.
«Les marchés ont bien rebondi» depuis l’annonce des droits de douane réciproques de Donald Trump, grâce à «une administration américaine qui temporise avec la Chine et laisse un délai supplémentaire à ses partenaires commerciaux pour négocier un accord», rappelle Vincent Juvyns, stratégiste chez ING.
Les investisseurs «attendent de voir comment les négociations commerciales vont évoluer et surtout quelles seront les conséquences des accords engrangés sur les résultats des entreprises», poursuit M. Juvyns.
En Europe, la Bourse de Paris a terminé en baisse de 0,40%, quand Francfort a gagné 0,36% et Milan 0,07%. A Zurich, le SMI a cédé 0,22%.
Londres a légèrement progressé (+0,06%) «après avoir récupéré les pertes initiales causées par (...) des données sur l’inflation plus élevées que prévu», note Patrick Munnelly, de Tickmill Group.
Les prix ont en effet fortement augmenté en avril sur un an au Royaume-Uni, l’inflation atteignant 3,5%. Cette hausse contraste avec le ralentissement observé en mars, lorsqu’elle était tombée à 2,6%.
A Wall Street, vers 15H45 GMT, le Dow Jones reculait de 0,75% et l’indice élargi S&P 500 de 0,16%. L’indice Nasdaq gagnait 0,33%.
«Tous les regards sont tournés vers la loi budgétaire que l’administration Trump cherche à faire adopter car l’accord final déterminera en grande partie l’ampleur du déficit américain dans les années à venir», commentent les analystes de Deutsche Bank.
Donald Trump a exhorté mardi au Congrès les élus républicains à soutenir son texte qui concrétiserait certaines de ses promesses-phares, mais qui risque d’accroître fortement le déficit et de restreindre l’accès aux soins pour des millions d’Américains.
Dans ce contexte, les taux d’intérêt de l’emprunt de référence à dix ans américain atteignaient 4,53% vers 15H45 GMT, contre 4,48% la veille. Le dollar perdait 0,48% à 1,1338 dollar pour un euro.
Record du bitcoin
Le bitcoin, la plus capitalisée des cryptomonnaies, a battu un nouveau record mercredi, à près de 109.500 dollars, poussé par un vent d’optimisme aux Etats-Unis autour de la réglementation du secteur.
Il dépasse ainsi son précédent record atteint le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump - perçu comme un fervent défenseur du secteur-, après être redescendu un temps faute de mesure concrète sur les cryptomonnaies durant les premiers mois du second mandat du président américain.
Vers 15H45 GMT, le bitcoin évoluait à environ 108.440 dollars.
La consommation américaine en berne
La chaîne de supermarchés Target perdait 4,10% vers 15H45 GMT, minée par des résultats trimestriels bien en dessous des attentes du marché.
«On s’attend à ce que le consommateur américain se serre la ceinture», souligne Vincent Juvyns.
Le groupe a également revu ses prévisions à la baisse tout en précisant qu’il cherchait des moyens d’atténuer de possibles hausses de prix causées par les droits de douane punitifs imposés par les Etats-Unis sur la Chine.
Lundi, son concurrent Walmart avait glissé après que Donald Trump a publiquement appelé l’entreprise à «absorber» l’augmentation des coûts engendrée par ses droits de douane. L’enseigne perdait mardi 0,63% vers 15H45 GMT.
Le pétrole rétropédale
Les cours du pétrole, soutenus jusque-là mercredi par les craintes d’une attaque israélienne sur des installations nucléaires iraniennes, s’inscrivaient en baisse après l’annonce d’une hausse inattendue des réserves stratégiques d’or noir américaines.
Vers 15H45 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord perdait 0,47% à 65,07 dollars, et celui de son équivalent américain, le WTI, cédait 0,45% à 61,75 dollars.