- Le report des droits de douane entre les Etats-Unis et la Chine a soulagé les marchés, atténuant ainsi les probabilités de récession et d’inflation.
- Les publications économiques d'avril aux Etats-Unis ne montrent pas encore d'impact lié aux droits de douane, l'inflation CPI se maintenant à 2,3%. Cependant, la publication des PPI révèle une légère accélération des prix des biens importés.
- Les taux des obligations d'Etat ont poursuivi leur hausse après l'accord sino-américain, mais cette montée a été freinée par les discussions entre les Etats-Unis et l'Iran ainsi que par les publications économiques américaines.
L’accord trouvé entre Washington et Pékin pour ramener les droits de douanes américains sur les biens chinois de 145% à 30% pour 90 jours a été accueilli avec soulagement par les marchés. Ce niveau est bien plus favorable que les 60% annoncés par Donald Trump pendant sa campagne. Il permettra de rouvrir les échanges entre les deux premières puissances mondiales, de faire baisser les probabilités de récession et d’amoindrir les impacts inflationnistes des politiques tarifaires.
Les publications économiques portant sur le mois d’avril n’attestent pas encore des effets des hausses des droits de douane aux Etats-Unis, ni en termes de hausse des prix, ni en termes de ralentissement de la consommation. L’inflation CPI s’est établie à 2,3% en avril. L’accélération des prix attendue depuis l’instauration des droits de douane se fait donc attendre, y compris pour la composante bien tandis que les prix des services continuent de refluer et que la baisse du pétrole permet aux composantes énergie et alimentation de ralentir. La publication des PPI montre des prix des biens importés qui accélèrent légèrement à 2,5% en avril contre 2,3% en mars. Wallmart confirme lors de sa publication de résultats que les hausses de prix seront bien inévitables, même après la baisse des droits de douane avec la Chine annoncée lundi, mais n’interviendront qu’à partir de fin mai. Le ralentissement des volumes est également peu visible pour l’instant. Le recul des ventes au détail observé en avril fait suite à la forte progression de mars, qui a été révisée à la hausse, reflétant des achats anticipés de la part des ménages.
Les taux des obligations d’Etat montaient encore d’un cran en début de semaine après l’accord avec la Chine. En Europe, les taux européens étaient de plus portés par le discours d‘Isabel Schnabel prônant un maintien des taux européens résolument en territoire neutre tant que les effets de la guerre commerciale sont incertains. Mais les publications américaines et les discussions en cours entre les États-Unis et l’Iran ont permis aux taux de stopper leur ascension.
Dans ce contexte, nous maintenons une légère sous-exposition aux actions, en particulier américaines, car les primes de risques nous semblent trop faibles au regard des conséquences attendues de la politique tarifaire de Donald Trump. Nous maintenons un positionnement neutre sur les taux avec une préférence pour le crédit d’entreprise et une vigilance sur le dollar.