- Une rencontre prévue ce week-end entre les délégations américaines et chinoises laisse entendre que les deux pays sont prêts à négocier.
- Des divergences apparaissent parmi les banques centrales: la Banque d'Angleterre a réduit ses taux avec prudence, tandis que la Fed a choisi de maintenir ses taux, naviguant entre des signes de ralentissement de la croissance et des pressions inflationnistes.
- En Allemagne, Friedrich Merz a été élu chancelier après deux votes au Parlement, un événement inédit, mais sa détermination a rassuré les investisseurs quant à la stabilité politique future.
La semaine a été relativement calme sur les marchés, en dépit de plusieurs réunions des banques centrales. La publication de l’ISM Services aux Etats-Unis était meilleure que prévue. L’indicateur reste au-dessus du niveau de 50 à 51,2, ce qui a permis de rassurer les investisseurs. Les composantes nouvelles commandes et emplois sont en hausse mais la composante prix payés a rebondi fortement, ce qui fait peser le doute sur l’évolution de l’inflation. En zone euro, le PMI composite final a été revu légèrement à la hausse pour le mois d’avril de 50,1 à 50,4, grâce à la composante services, surtout en Italie où la surprise à la hausse est plus importante. En Chine, en revanche, le PMI Services Caixin déçoit et est en baisse à 50,7 en avril, impacté par les perturbations commerciales. L’effet des négociations en cours se retrouve dans le déficit commercial américain qui a atteint un nouveau plus haut historique pour le mois de mars à 140 milliards de dollars. Les données de commerce extérieur chinois montrent un ralentissement des exportations vers les Etats-Unis et une augmentation vers les pays asiatiques.
Mais les nouvelles concernant la guerre commerciale ont penché du côté positif cette semaine. Une délégation américaine va rencontrer ce week-end une délégation chinoise et les Chinois ont laissé entendre qu’ils étaient prêts à négocier. Enfin, un accord a été signé entre les Etats-Unis et le Royaume Uni qui fixe les droits de douane américains à 10% sur la majorité des biens britanniques et une baisse des droits de douane britanniques sur les exportations américaines.
Dans ce contexte, les banques centrales sont parfois divisées. C’est le cas au Royaume-Uni où la Banque d’Angleterre a baissé ses taux directeurs de 25 points de base mais en adoptant un ton moins accommodant, réduisant ainsi les attentes de prochaines baisses de taux. La Fed se trouve aussi prise entre une croissance qui ralentit mais qui reste toujours résiliente et des indicateurs avancés qui montrent des pressions inflationnistes. Sa décision de ne pas baisser ses taux lors de sa réunion cette semaine était attendue et Jerome. Powell n’a pris aucun engagement pour les réunions suivantes. Il a insisté sur le double mandat de la Fed sur l’inflation et l’emploi et a indiqué que les risques sont à la hausse sur ces deux objectifs.
Côté entreprises, la saison de publication des résultats du premier trimestre se poursuit. S’ils sont plutôt corrects avec des taux de surprises positives autour des moyennes historiques, ils reflètent néanmoins une situation passée et les entreprises restent assez prudentes sur leurs perspectives pour les prochains trimestres.
Enfin, en Allemagne, le risque politique a refait surface: Friedrich Merz a été élu chancelier après deux votes au Parlement. Il est le premier chancelier allemand à ne pas avoir été élu au premier vote. Mais le vote suivant a eu lieu le même jour et la détermination de Friedrich Merz a rassuré les investisseurs.
Après un tel rebond des actions qui ont retrouvé leurs niveaux de fin mars, cet environnement nous amène à conserver notre vue prudente sur les actifs risqués. Les annonces de taxes douanières américaines début avril et les négociations en cours ne seront pas sans conséquence sur la croissance économique mondiale et les résultats des entreprises. Sur les marchés obligataires, nous conservons une vue neutre sur la duration et continuons de préférer le portage.