Richemont fait fi du déclin chinois avec un bénéfice en hausse

AWP

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Le géant du luxe dévoile un bénéfice en hausse de 16,8% à 2,8 milliards d’euros, soutenu par un chiffre d’affaires en hausse de 4% à 21,4 milliards. L’action clôture sur un bond de 6,94%.

En dépit de ventes de montres sur le déclin en Chine, le groupe Richemont a enregistré un chiffre d’affaires en hausse, essentiellement porté par la joaillerie, sur son exercice décalé 2024/2025 clos fin mars. Le bénéfice a bondi au-delà des attentes, créant de l’entrain pour le titre.

Les revenus ont augmenté de 4% à 21,4 milliards d’euros (20 milliards de francs), a détaillé le propriétaire des marques Cartier et Piaget dans un communiqué publié vendredi.

Les recettes du secteur de la joaillerie ont progressé de 8% à 15,3 milliards. «Il y a eu de très bonnes dynamiques autour de nos différentes maisons, que cela soit Cartier, Van Cleef & Arpels, Buccellati ou Vhernier que nous venons d’intégrer», a souligné le directeur général Nicolas Bos lors d’une conférence téléphonique.

Le chiffre d’affaires de l’horlogerie a chuté de 13% à 3,3 milliards en raison d’un déclin de 27% dans la région Asie-Pacifique. «L’environnement de la demande présente un défi particulier en Chine, à Hong Kong et à Macao», selon la direction du groupe, qui estime que le marché chinois devrait toutefois reprendre, «même si l’on ne sait pas quand».

Au niveau de la rentabilité, le résultat opérationnel (Ebit) du groupe s’affiche à 4,5 milliards, en recul de 7%. La marge afférente est ressortie à 20,9%, contre 23,3% pour l’exercice antérieur. Quant au bénéfice net, il a crû de 16,8% à 2,8 milliards. Le résultat courant, incluant les activités poursuivies s’élève lui à 3,8 milliards, en baisse de 1%.

Le conseil d’administration proposera aux actionnaires le paiement d’un dividende rehaussé de 3 francs par action, contre 2,75 francs un an plus tôt.

«Possible hausse des prix?»

«Nous ne savons pas à quoi l’année prochaine va ressembler, mais le dernier trimestre a donné un bon signal», a relevé le patron de la société, sans se risquer sur le terrain des prévisions.

Interrogé sur les droits de douane étatsuniens, le président du conseil d’administration du groupe, le Sud-Africain Johann Rupert, a affirmé que «la situation était assez fluide». «Nous l’examinons de prêt. Nous étudions les différentes options que nous avons pour atténuer leur impact et celles-ci incluent, parmi d’autres, de réfléchir sur les prix», a-t-il dit sans vouloir en dire davantage sur d’éventuelles hausses de prix.

Selon lui, les droits de douane imposés début avril par le président américain Donald Trump sur les produits suisses, à hauteur de 31%, vont «se normaliser». Les Etats-Unis ont depuis suspendu ces taxes pour une durée de 90 jours.

1 milliard pour YNAP

Après avoir finalisé la vente de Yoox Net-à-Porter (YNAP) au groupe numérique multimarque de luxe Mytheresa fin avril, en échange d’un tiers du capital de ce dernier, Richemont indique avoir fourni une facilité de crédit renouvelable de 1 milliard d’euros pour financer les besoins d’YNAP, Ce prix est en dessous du chiffre de 1,3 milliard communiqué au premier semestre car «différentes partie de l’évaluation sont désormais incluses», selon M. Bos.

Face à ces résultats annuels, qui se situent peu ou prou dans les attentes du consensus d’analystes sondés par l’agence AWP, avec néanmoins un bénéfice plus élevé qu’escompté, la Bourse suisse plébiscitait vendredi matin le titre Richemont, les analystes saluant la «solide croissance des ventes».

A la clôture de la Bourse suisse, l’action Richemont a terminé en hausse de 6,94% à 165,65 francs, faisant nettement mieux que l’indice vedette SMI en hausse de 0,88%.

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