Le biochimiste Lonza s’estime au terme des trois premiers mois bien parti pour concrétiser ses ambitions sur l’ensemble de l’année. Les travaux préparatoires pour une externalisation des activités dans les capsules et ingrédients de santé (CHI) vont bon train, dans l’attente de la manifestation d’un repreneur potentiel.
L’unité assiste depuis quelques trimestres à un rétablissement de la demande, assure la multinationale rhénano-valaisanne vendredi à l’occasion de son point de situation qualitatif. L’objectif de croissance est maintenu autour de 5% hors effets de changes et celui pour la marge brute opérationnelle ajustée (Ebitda) autour de 25% pour 2025.
Le coeur de métier dans la sous-traitance pharmaceutique (CDMO) doit, lui, toujours afficher un essor des recettes de près de 20%, dopé à hauteur d’un demi-milliard de francs subséquemment de l’intégration du site californien de Vacaville. Hors Vacaville, la croissance doit déjà dépasser les 10%. La marge Ebitda ajustée demeure attendue à près de 30%, nonobstant une moindre rentabilité des nouvelles activités.
Le directeur financier de Lonza prévoit en 2025 de nouvelles commandes pour son usine de Vacaville. «Nous avons signé un troisième contrat à long terme. Nous menons actuellement un certain nombre de négociations contractuelles et d’autres signatures devraient avoir lieu avant la fin de l’année en cours», a déclaré Philippe Deecke lors d’une conférence téléphonique le même jour.
Lonza a finalisé l’achat de l’ancienne usine de Roche il y a un peu plus de six mois. La tâche de la direction est désormais d’accroître l’utilisation du site. Bien que le groupe continue de fabriquer des produits pour Roche, les volumes de production sont progressivement réduits.
Paré à toute éventualité
Pas concerné à ce stade par la guerre commerciale, le groupe considère que même une extension des droits de douane étasuniens aux produits pharmaceutiques demeurerait sans impact notable sur ses recettes comme sur son approvisionnement en matières premières. L’importante présence du groupe au pays de l’oncle Sam doit atténuer au besoin tout désagrément pour sa clientèle locale.
Daniel Jelovcan, à la Banque cantonale de Zurich (ZKB), salue le retour de croissance de l’unité Capsules and Health Ingredients. L’analyste relève toutefois un léger retard pris dans le chantier de l’extension des capacités sur le site de Stein, qui ne pourront être mises en services que dans deux ans au lieu de l’an prochain.
Sa consoeur chez Octavian Laura Pfeifer-Rossi note pour unique point noir des vents défavorables plus marqués qu’initialement prévus sur le font des changes. Le phénomène risque d’induire une érosion du consensus pour l’année en cours de l’ordre de 1 à 2%, au niveau des recettes comme de l’excédent opérationnel, calcule de son côté Zain Ebrahim, chez J.P.Morgan.
A la clôture de la Bourse suisse, la nominative Lonza a bondi de 2,38% à 584,80 francs, dans un SLI en progression de 0,43%.