Freiné comme attendu par la résiliation du juteux contrat de production du vaccin contre le Covid-19 de Moderna, Lonza a toutefois tenu bon l’an dernier. Ses ventes se contractant légèrement, le sous-traitant pharmaceutique a vu son bénéfice net se tasser de 2,7% à 637 millions de francs. Les actionnaires devront se contenter d’un dividende stable de 4 francs par action.

Les recettes ont fléchi de 2,1% à 6,57 milliards de francs, indique mercredi Lonza. A taux de change constants, le repli s’est limité à 0,2%. Le recul reflète en particulier la résiliation en septembre 2023 du contrat signé avec le groupe pharmaceutique américain Moderna durant la pandémie de Covid-19 en vue de la fabrication du vaccin développé par ce dernier. La commande avait contribué aux ventes annuelles jusqu’à environ un demi-milliard de francs.

Hors effet Moderna et variations des taux de change, les ventes ont progressé de près de 7%. L’échéance du contrat avec Moderna a aussi pesé sur la rentabilité du groupe bâlois, tout comme les investissements dans de nouvelles installations de production, notamment sur le site principal de Viège, en Valais, ainsi que ceux consacrés au rachat en octobre au voisin Roche du site californien de Vacaville.

Indicateur clef de Lonza, le résultat opérationnel brut de base (Core Ebitda) a chuté de 4,6% à 1,91 milliard de francs, la marge correspondante cédant 0,8 point de pourcentage à 29%. Non ajusté, l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) a dégringolé de 12,6% à 1,69 milliard, alors que le bénéfice opérationnel avant intérêts et impôts (Ebit) a en revanche augmenté de 9,5% à 964 millions.

Moins bien qu’attendu

La baisse du bénéfice net reflète des dépréciations d’un total de 63 millions de francs, soit 31 millions pour une installation du site de Viège construite pour la société Bachtera, laquelle a vu l’accord de fabrication d’un médicament pour un tiers s’achever, et 32 millions pour le site de Lexington en raison d’un taux d’occupation trop faible. S’y sont ajoutées de charges de restructuration de 43 millions, suite à la fermeture des sites de la division des médicaments biologiques Biologics de Guangzhou, en Chine et Hayward, en Californie, et à la réorganisation de l’unité des capsules et compléments alimentaires (CHI) mise en vente.

La performance s’est révélée inférieure aux attentes des analystes. Sondés par l’agence AWP, les experts avaient en moyenne anticipé des recettes de 6,6 milliards de francs, un Ebitda de base de 1,87 milliard et un bénéfice net de 805 millions.

En dépit de la baisse de la rentabilité, Lonza entend proposer à ses actionnaires le versement d’un dividende stable de 4 francs par action au titre de l’exercice sous revue. Les analystes tablaient eux sur une distribution moyenne de 4,60 francs.

Coeur de métier et pilier des revenus de Lonza avec une contribution de plus de 50%, la production de bioconjugés, des molécules complexes destinées à l’industrie pharmaceutique, a bien résisté, la division Biologics maintenant ses ventes à un niveau quasiment stable à 3,68 milliards de francs (-1,2%). La marge Core Ebitda n’a en parallèle fléchi que d’un point de pourcentage à 34,4%.

Prévisions confirmées

La division CHI a certes enregistré un recul de son chiffre d’affaires de 6,6% à 1,05 milliard, mais les volumes ont retrouvé en fin d’année le niveau présenté avant la pandémie de Covid, note Lonza. Alors que les prix sont toutefois moins élevés, la marge a fléchi de 4,3 points de pourcentage à 24,3%.

Small Molecules a elle vu ses ventes bondir de 9,1% à 983 millions de francs. La marge est en parallèle passée de 32,2 à 35,7%. Cell & Gene, division des traitements cellulaires et des thérapies géniques, a dégagé un chiffre d’affaire en baisse de 1% à 689 millions, mais sa marge a décollé, passant de 9,7 à 15,7%.

Evoquant l’exercice en cours, Lonza confirme les prévisions émises lors de la dernière journée des investisseurs. Hors division CHI, le chiffre d’affaires devrait progresser de près de 20%, la marge visée devant se situer autour de 30%.

A la Bourse suisse, l’action Lonza a accusé le coup et subi des prises de bénéfices, cédant à la clôture 2,6% à 579 francs, alors que l’indice phare SMI a gagné 0,60%. La nominative du groupe bâlois a décollé de plus de 50% l’an dernier, puis de 10% depuis le début de l’année.