Les Bourses en Asie ont hésité mercredi, suspendues aux discussions en cours autour des droits de douane américains, digérant l’assouplissement sur les surtaxes automobiles américaines --et refroidies par l’annonce d’une contraction de l’activité manufacturière en Chine.
A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a clôturé en hausse de 0,57% à 36’045,38 points, et l’indice élargi Topix de 0,63% à 2667,29 points.
La Bourse de Séoul a cédé 0,34%. Sydney a gagné en revanche 0,69% et Taipei est resté quasi-stable.
Vers 06h30 GMT, les places chinoises étaient partagées: à Hong Kong, l’indice Hang Seng cédait 0,05% et l’indice composite de Shanghai perdait 0,23%, mais celui de Shenzhen grimpait de 0,91%.
Wall Street avait terminé en hausse la veille, appréciant le décret du président américain Donald Trump destiné à éviter aux constructeurs automobiles produisant sur le territoire américain de payer un cumul de surtaxes sur les véhicules et pièces détachées importées.
«Cette décision est un grand soulagement pour la Corée du Sud et le Japon, compte tenu de leur plus grande exposition aux exportations automobiles vers les Etats-Unis» et «ce nouvel assouplissement renforce les signaux suggérant que Trump pourrait abaisser certaines taxes douanières», estime Lloyd Chan, de la banque MUFG.
Pour autant, l’annonce peinait à rassurer: à Tokyo, les constructeurs Toyota (-2,06%) et Nissan (-0,37%) ont ainsi reculé.
Dans l’ensemble, les investisseurs en Asie se montraient attentistes, guettant ce qu’il ressortira concrètement des discussions commerciales en cours.
Le négociateur japonais, le ministre Ryosei Akazawa, est ainsi sur le point de repartir à Washington pour une deuxième séance de pourparlers.
«Il semble donc que les marchés restent dans l’expectative concernant l’évolution de la situation (commerciale) jusqu’à ce que des détails soient connus», insiste Kosuke Oka, de Monex Securities. D’autant que la saison des résultats d’entreprises bat son plein.
Et surtout, l’impact de la guerre douanière est déjà douloureux, comme le montre des indicateurs en berne: l’activité manufacturière de la Chine a ainsi diminué beaucoup plus qu’attendu en avril, selon des données officielles publiées mercredi, reflétant l’intensification du bras de fer sino-américain.
De quoi inquiéter les investisseurs. «Les données macroéconomiques en Chine et aux États-Unis vont encore s’affaiblir... car l’incertitude liée à la politique commerciale retarde les décisions des entreprises», prévient Zhiwei Zhang, de Pinpoint Asset Management.
«Nous n’avons pas encore vu les données montrant véritablement l’impact négatif de cette incertitude persistante et des coûts élevés liés aux surtaxes douanières. A mesure que la situation se répercute sur les décisions des entreprises, il faut s’attendre à un ralentissement plus significatif de l’activité réelle: production, investissements, emploi...», complète Charu Chanana, de Saxo.
«Les véritables dommages pour la croissance commencent à peine à se faire sentir», s’alarme-t-elle.
Sony bondit, possible scission de son activité puces
Le géant japonais de l’électronique Sony s’est envolé de 7,13% mercredi à la Bourse de Tokyo, après des informations de Bloomberg évoquant son intention de scinder, pour mieux la valoriser, son activité semi-conducteurs. L’entité pourrait peser jusqu’à 50 milliards de dollars.
Sony a démenti, assurant n’avoir «aucun projet concret». «Pour l’activité puces, qui fabrique des capteurs d’image de pointe (pour smartphones), une scission apporterait une flexibilité accrue» et permettrait à Sony d’investir davantage dans les activités de divertissement et contenus qui tirent sa croissance, estime cependant Bloomberg.
Vers 06h30 GMT, la monnaie japonaise reculait de 0,2% à 142,58 yens pour un dollar. Le billet vert continuait de s’apprécier, dopé par l’assouplissement temporaire des surtaxes douanières sur le secteur automobile.
Pâtissant du regain d’appétit pour le risque, l’or cédait 0,26% à 3308 dollars l’once.
A l’inverse, le marché du pétrole creusait ses pertes mercredi après son fort décrochage de la veille, toujours plombé par les craintes de ralentissement économique et par les incertitudes sur une augmentation de la production d’or noir de l’Opep+.
Le baril de WTI américain chutait de 1,21% à 59,69 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord de 1,09% à 63,55 dollars.