La banque américaine Wells Fargo a enregistré au troisième trimestre un repli de ses résultats, mais son bénéfice est ressorti au-dessus des attentes.
Le bénéfice net ressort à 5,1 milliards de dollars (4,3 milliards de francs), en recul de 11% sur un an, selon un communiqué publié vendredi.
Rapporté par action, indicateur très suivi par la bourse, il ressort à 1,42 dollar, soit mieux que 1,28 dollar projeté par les analystes.
Durant le trimestre achevé fin septembre, le chiffre d’affaires de la banque a diminué de 1,6%, à 20,36 milliards de dollars, en-deçà des 20,41 milliards attendus.
Principale cause de ce repli, la décrue des revenus nets d’intérêts (-11% sur an), qui correspondent à ce que l’établissement gagne avec ses crédits et placements une fois déduits les intérêts versés sur les dépôts.
Wells Fargo a constaté une migration de certains clients vers des produits de placement et comptes de dépôt plus rémunérateurs, augmentant ainsi la facture pour la banque.
Dans le même temps, le volume des crédits accordés a diminué (-3%), réduisant les revenus tirés de ces prêts.
Le fléchissement a été particulièrement marqué pour les crédits automobiles (-24%), les prêts personnels (-7%) et les crédits aux entreprises (-6%).
«Les prêts moyens ont baissé par rapport au deuxième trimestre car nous avons continué d’appliquer de stricts critères de crédit et nous nous concentrons sur les rendements plutôt que sur le volume», a relevé Charles Scharf, patron de l’établissement, lors d’une conférence avec des analystes.
Ces vents contraires ont été partiellement compensés par une hausse de 12% des revenus qui ne proviennent pas d’intérêts, principalement les commissions et les frais.
M. Scharf a noté que les clientèles de particuliers et commerciales étaient restées «résilientes».
Wells Fargo s’est particulièrement distingué dans son activité de produits de taux et de change (+16%), qui comprend les instruments offerts aux clients pour se couvrir contre des variations de cours et de rendements.
Le troisième trimestre a ainsi été marqué par une forte volatilité, notamment au début quand une hausse de taux de la Banque du Japon et un sursaut du yen ont déstabilisé les marchés financiers.
Autre point de satisfaction, la croissance des commissions et frais dans la gestion d’actifs (+13%), qui s’est accompagnée d’une hausse des actifs sous gestion (+4% par rapport à fin juin).
Le groupe de San Francisco a aussi profité d’un abaissement de ses provisions pour crédits douteux par rapport au trimestre précédent, un développement inattendu dans la mesure où l’économie américaine montre des signes de ralentissement.
Concernant la suite de l’exercice, le directeur financier Michael Santomassimo a indiqué aux analystes que les NII devraient conserver la trajectoire du troisième trimestre, ce qui se traduirait par une baisse d’environ 9% sur l’ensemble de l’année.
«L’économie américaine reste solide, avec un ralentissement de l’inflation et un marché du travail résilient, donnant un coup de fouet aux revenus et soutenant les dépenses des consommateurs», a constaté M. Scharf.
La publication a été bien accueillie par les investisseurs, qui ont salué le bénéfice supérieur aux prévisions et le bon niveau des commissions et frais.
Vers 16H30 GMT, le titre gagnait 6,01% à la Bourse de New York.