Dépenses, Déficit, Dette... Donald

Igor de Maack, DNCA

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Le marché mondial est en plein bouleversement. Conséquence: une phase de désordre est initiée.

 

Les marchés ont commencé à faire écarter le rendement entre l'OAT 10 ans et le Bund 10 ans (de 37 points de base à 45 points de base dès début décembre). Depuis 2008, le constat d'échec est généralisé dans le monde développé: les moyens et les méthodes monétaires et politiques utilisés pour contrer la crise et contenir la faillite du système n'ont pas permis de satisfaire les peuples ni de créer le remède magique à l'endettement.

Les marchés actions ont d'ailleurs commencé à prendre en compte la fin de l'époque de la globalisation reine. Les multiples ont accompli déjà une bonne partie de la baisse dans un mouvement de dévalorisation. Si la situation macroéconomique reste positive avec peu de risque de récession mondiale à six mois, il y a des chances que la microéconomie en 2019-2020 soit affectée par le retour du protectionnisme dans le monde initié par Donald Trump pour répondre au déséquilibre manifeste créée par la croissance fulgurante chinoise.

Le nouvel ordre économique mondial
se met en place douloureusement.

Le nouvel ordre économique mondial se met en place douloureusement et comme souvent entre deux nouveaux ordres, il y a une phase de désordre qu'il faut souhaiter la moins sévère et la moins longue possible. Les marchés l'ont déjà compris en 2018 et il faudra aussi sûrement les écouter en 2019.

Point sur la situation française et espagnole

Le mouvement social en France aura débouché sur un premier virage économique de la part du gouvernement français. Hausse du SMIC (salaire minimum), défiscalisation des heures supplémentaires et exemption de certaines contributions sociales pour des retraités ont été annoncées pour répondre à la fronde populaire. Dans la foulée, des grandes entreprises françaises (Total, LVMH, Altice) ont annoncé des primes exceptionnelles de fin d'année et des hausses de salaire.

En Espagne, le gouvernement a lui aussi, annoncé une hausse du salaire minimum de 22%. Ces dépenses auront un coût: un creusement des déficits (peut-être au-delà de la limite autorisée pour la France - 3%, mais ce ne sera pas la première fois) puis un alourdissement de la dette publique.

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