Retraites: une alliance de gauche lance un référendum contre la réforme AVS21

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Composée de syndicats, du PS, des Verts et de collectifs féministes, l’alliance «Pas touche à nos rentes» lance un référendum contre la réforme AVS21, acceptée par le Parlement en décembre.

Les femmes n’ont pas à partir à la retraite un an plus tard, selon l’alliance «Pas touche à nos rentes». Composée de syndicats, du PS, des Verts et de collectifs féministes, elle lance mardi un référendum contre la réforme AVS21, acceptée par le Parlement en décembre.

Le relèvement de l’âge de la retraite de 64 à 65 ans permettra de faire des économies à hauteur de 10 milliards de francs sur le dos des femmes, indique l’alliance dans un communiqué. Les femmes, elles, verront leurs rentes réduites d’environ 1200 francs par an, et ce bien qu’elles touchent encore environ un tiers de moins que les hommes, argumente le comité référendaire.

Il estime qu’avec cette première partie de la révision de la prévoyance vieillesse, le Parlement tente encore une fois d’affaiblir l’AVS au lieu de tenir la promesse de rentes suffisantes pour vivre. Durant la récente session d’hiver, le Parlement a entamé le deuxième volet, à savoir la prévoyance professionnelle (LPP). AVS21 n’est qu’un début, avertit l’alliance, qui s’attend à «de nouvelles attaques contre le coeur de la sécurité sociale».

«Personne ne peut vivre que de l’AVS»

La Constitution promet depuis 50 ans à la population des rentes AVS suffisantes pour vivre, indique le président de l’Union syndicale suisse (USS), Pierre-Yves Maillard, selon la version écrite de son discours. Or, on en est loin, selon lui. «Personne ne peut vivre uniquement avec la rente AVS aujourd’hui en Suisse.»

AVS21 ne résout pas les gros défis en matière de retraites, ajoute le conseiller national (PS/VD). Elle détériore même les rentes des personnes qui ont déjà le moins aujourd’hui, à savoir les femmes. Leur rente AVS moyenne s’élevait à 1770 francs par mois en 2019. Près d’un tiers des femmes ne touchent toujours pas de rente du deuxième pilier. Et même si des femmes sont affiliées à une caisse de pension, elles touchent environ deux fois moins que les hommes.

«Quand on voit ce que propose le camp bourgeois en matière de prévoyance vieillesse, ce n’est pas seulement une effronterie à l’égard des femmes, mais une attaque contre les rentes de tous les travailleurs», déclare Vania Alleva, présidente d’Unia et vice-présidente de l’USS.

L’AVS perd chaque année 825 millions de francs en raison de la discrimination salariale des femmes, avance de son côté la conseillère nationale Léonore Porchet (Verts/VD), vice-présidente de Travail.Suisse. Elle fustige le fait que ce soit maintenant aux femmes de supporter les coûts de la réforme, alors qu’elles sont déjà désavantagées en matière d’âge et sur le marché du travail.

Evolution démographique

Les partisans d’un relèvement de l’âge de la retraite - et pas seulement pour les femmes - invoquent pour leur part l’évolution démographique. Il y a aujourd’hui environ trois personnes actives pour un retraité, il ne devrait y en avoir plus que 2,4 en 2030. En cause: l’augmentation de l’espérance de vie ces dernières décennies et une baisse du taux de natalité.

Le fait que la génération née durant le baby-boom atteigne l’âge de la retraite joue aussi un rôle. L’évolution démographique a des répercussions aussi bien sur le premier que sur le deuxième pilier de la prévoyance vieillesse.

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