Les tensions sur les marchés du crédit sont encore à venir, selon la BRI

AWP

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La Banque des règlements internationaux prévient que les petites entreprises seront «particulièrement vulnérables» quand elles devront se refinancer à des taux élevés.

Les tensions sur le marché des crédits aux entreprises sont probablement encore à venir, avertit lundi la Banque des règlements internationaux, prévenant que les petites entreprises seront «particulièrement vulnérables» quand elles devront se refinancer à des taux élevés.

Pendant la phase de taux d’intérêt exceptionnellement bas, de nombreuses entreprises ont pu emprunter dans des conditions favorables, et disposent de coussins de liquidités qui leur permet «d’éviter d’avoir à se refinancer aux taux d’emprunts actuellement élevés», explique cette institution considérée comme la banque centrale des banques centrales dans son rapport trimestriel.

Mais «beaucoup de dettes vont arriver à échéance d’ici quelques années et être refinancées à des taux plus élevés», a noté Claudio Borio, son chef du département économique et monétaire, lors d’une conférence téléphonique.

Cette institution, basée à Bâle, en Suisse, a donc cherché à comprendre évaluer les risques. Ses économistes ont passé en revue 83’000 instruments de dettes émis par 18’000 entreprises dans 53 pays.

Et selon leur analyse, «les petites entreprises sont particulièrement vulnérables».

D’ici quatre ans, les petites entreprises seront beaucoup plus nombreuses à avoir des dettes qui arrivent à échéance et devront être refinancées dans une proportion représentant «10% de leurs revenus annuels» et «plus de quatre fois leur excédent brut d’exploitation», d’après les économistes de la BRI.

Si les besoins de refinancement sont moins marqués à court terme pour les entreprises de taille moyenne, ils vont également s’accroître dans une proportion de 10% de chiffre d’affaires annuels et de 40% de leur excédent brut d’exploitation d’ici 2026.

Les besoins de refinancement des grandes entreprises sont en revanche plus faibles, «à environ 3% de leurs revenus annuels» et de «seulement 20%» de leur excédent brut d’exploitation, selon leurs calculs.

Face à l’emballement de l’inflation, les banques centrales ont procédé à de rapides tour de vis sur leurs taux.

«Nous sommes maintenant à un stade où l’inflation est en train de redescendre», a soupesé M. Borio durant la conférence téléphonique, et «le défi des banques centrales est de décider ce qu’elles doivent faire pour la suite».

Si elles savaient qu’elles devaient remonter «rapidement» et «avec persistance» leurs taux quand l’inflation s’est emballée, la direction des taux d’intérêt est désormais «moins claire», a-t-il reconnu.

Car l’évolution de l’inflation est «comme toujours incertaine» et «nous ne sommes pas encore sortis du bois», a-t-il insisté.

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