Le régulateur des marchés financiers a effectué une centaine de contrôles sur site l’année dernière, soit 6% de plus qu’en 2019.
Les banques en Suisse ont continué à être surveillées de près en 2020, malgré les obstacles posés par le coronavirus comme le télétravail et le confinement. La Finma affirme jeudi avoir effectué une centaine de contrôles sur site l’année dernière, soit 6% de plus qu’en 2019. La lutte contre le blanchiment d’argent a occupé une place prépondérante au cours de l’exercice écoulé.
Le choc économique provoqué par la pandémie de COVID-19 a permis de tester l’arsenal réglementaire mis en place après la crise financière de 2008-2009, selon le gendarme financier, qui loue «l’extrême utilité» des volants de fonds propres imposés au secteur financier pour faire face à ce genre de situation.
Le banques et sociétés financières étaient bien préparées à la crise, et certains allégements ont été instaurés temporairement afin de leur fournir une marge de manoeuvre supplémentaire.
L’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (Finma) a conduit 628 investigations en 2020, près d’un tiers de moins que l’année précédente, et lancé 33 enquêtes approfondies - procédures dites d’«enforcement» - indique-t-elle dans un communiqué diffusé en marge de la publication de son rapport annuel.
«La Finma s’est une nouvelle fois intéressée à des cas complexes aux ramifications internationales dans le domaine de la lutte contre le blanchiment d’argent», affirme l’autorité. Elle a notamment sévi à l’encontre Julius Baer dans le cadre des scandales de corruption Petróleos de Venezuela et Fifa. Boris Collardi, l’ex-patron du gestionnaire de fortune zurichois et actuel associé du groupe Pictet, a également reçu un blâme dans cette affaire.
Côté romand, le gendarme financier a épinglé Banque Syz pour une relation d’affaires avec un client angolais proche d’une personne politiquement exposée. Entre 2016 et 2019, une vingtaine de procédures ont été menées contre des banques et leurs dirigeants suite à des cas de corruption comme 1MDB en Malaisie, Petrobras au Brésil et la Fifa, rappelle le communiqué.
L’exercice 2020 a par ailleurs été marqué par la mise en application des nouvelles lois sur les établissements et services financiers (LEFin et LSFin) et l’octroi de nouveaux agréments, ce qui a entraîné un surplus de travail et une hausse d’environ 3% des dépenses pour la Finma, à 125 millions de francs. Le régulateur comptait 501 équivalents temps plein (ETP) en 2020, contre 489 l’année précédente.