Les bonnes nouvelles sur les vaccins tendent à éclipser des perspectives économiques incertaines, selon la banque des règlements internationaux.
La banque des règlements internationaux (BRI) a épinglé lundi «les valorisations excessives» des marchés financiers après le vif rebond des grands indices boursiers, notant que les bonnes nouvelles sur les vaccins tendent à éclipser des perspectives économiques incertaines.
Les avancées sur les vaccins contre le COVID-19 et les élections américaines ont donné un coup de fouet aux actifs risqués qui ont «tutoyé», voire «dépassé», leurs niveaux d’avant pandémie, a retracé cette institution considérée comme la banque centrale des banques centrales dans son rapport trimestriel.
«Si les marchés ont bien réagi aux nouvelles relatives aux vaccins, ils frôlent ou dépassent les niveaux atteints avant la pandémie, lorsque se posaient déjà des questions au sujet des valorisations excessives», a souligné Claudio Borio, chef du Département monétaire et économique de la BRI, cité dans un communiqué.
Mais «un certain degré d’écart entre les valorisations des actifs risqués et les perspectives économiques semble persister», a-t-il mis en garde.
Le regain d’optimisme quant au climat des affaires mais aussi l’assurance du soutien des banques centrales pour atténuer les répercussions de la deuxième vague ont également contribué à tirer les marchés vers le haut.
Avec la faiblesse des rendements des obligations d’Etat, toujours inhabituellement bas, la quête de rendement a repris, poussant de nouveaux les investisseurs à placer leur argent sur les marchés boursiers.
Dans son rapport trimestriel, la BRI a met toutefois en évidence des anomalies dans l’appréciation des fragilités des entreprises.
Alors que, d’un côté, les primes de risque sur les marchés obligataires ont continué de diminuer pour se rapprocher de leurs points bas d’avant-pandémie, les banques ont, elles, au contraire, durci leurs critères d’octroi de prêts au cours des derniers mois, a relevé la BRI.
A l’avenir, il faut s’attendre à une hausse des faillites et les banques commencent d’ores et déjà à se montrer plus prudentes dans leur évaluation des risques. En revanche, sur les marchés obligataires, les écarts de rendement restent «plutôt faibles» historiquement, a souligné M. Borio, lors d’une conférence présentant les conclusions du rapport trimestriel.
En marge de ce rapport, qui passe chaque trimestre en revue les évolutions des marchés et de l’économie dans la perspective des banques centrales, la BRI a publié une analyse sur la façon dont les fragilités financières des entreprises peuvent affecter leur survie et les conduire à la faillite.
Elle met en évidence qu’une dette à court terme élevée et une rentabilité faible par rapport aux charges d’intérêts constituent les deux indicateurs financiers les plus importants du risque de disparition d’une entreprise.