L’initiative genevoise pour taxer les plus grosses fortunes a abouti

AWP

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Le texte demande une contribution de solidarité limitée à dix ans de 0,5% sur les fortunes de plus de 3 millions de francs afin de faire face aux effets de la crise.

A Genève, l’initiative législative de la gauche et des syndicats visant à taxer temporairement les grandes fortunes a abouti. Le texte demande une contribution de solidarité limitée à dix ans de 0,5% sur les fortunes de plus de 3 millions de francs afin de faire face aux effets de la crise.

En tout, 6’873 signatures ont été déposées en trois fois, dont la dernière mardi, alors qu’il en faut 5’398 valables. Ces dépôts intermédiaires ont permis au Service des votations et élections de vérifier les paraphes et de confirmer l’aboutissement de l’initiative avant la fin du délai légal, a expliqué mardi devant les médias le député socialiste Sylvain Thévoz.

L’initiative «Pour une contribution temporaire de solidarité des grandes fortunes» a été lancée fin septembre, peu après le rejet d’une initiative fédérale des Jeunes socialistes sur le même sujet. Elle vise une fiscalité solidaire et plus redistributive, en demandant aux plus riches de contribuer au fonctionnement de l’Etat, a indiqué le socialiste.

«Ponction homéopathique»

Député d’Ensemble à Gauche, Jean Batou a souligné que les fortunes de plus de 3 millions ont triplé entre 2011 et 2018 grâce à la hausse des titres. Selon lui, 0,5% est une ponction «homéopathique» pour ces contribuables. Même avec cette hausse d’impôts, ils paieront moins que ce qu’ils auraient dû s’il n’y avait pas eu plusieurs baisses fiscales depuis 1999 à Genève, a ajouté Bernard Clerc, de Solidarités.

Le texte prévoit une augmentation des déductions pour ne pas pénaliser les petits propriétaires et les artisans. En revanche, le rendement fictif de la fortune, nécessaire au calcul du bouclier fiscal genevois, sera doublé afin de ne pas permettre aux grosses fortunes de se soustraire à la hausse temporaire d’impôts.

Cette initiative doit rapporter 350 millions de francs par an à l’Etat et 85 millions aux communes. L’Etat, déficitaire, disposera ainsi de plus de moyens pour faire face aux besoins sociaux, sanitaires et climatiques, a indiqué le député Vert Pierre Eckert. Un avis partagé par Davide de Filippo, de la Communauté genevoise d’action syndicale, qui rappelle que ces secteurs manquent de bras.

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