Credit Suisse: le Bureau du Conseil national veut une Commission d’enquête parlementaire

AWP

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Cette CEP devrait être chargée d’«établir les responsabilités des autorités et organes concernant la reprise de Credit suisse par UBS», indiquent les services du Parlement.

Le Bureau du Conseil national a décidé à l’unanimité lundi de proposer la création d’une Commission d’enquête parlementaire (CEP) sur la reprise de Credit Suisse par UBS. Cette proposition va être transmise au Bureau du Conseil des Etats.

Cette commission d’enquête devrait être chargée d’«établir les responsabilités des autorités et organes concernant la reprise de Credit suisse par UBS», indiquent lundi les services du Parlement dans un communiqué.

Il s’agit d’une décision de principe, a déclaré le président de la Chambre du peuple Martin Candinas (Centre/GR) à Keystone-ATS. Si le bureau du Conseil des Etats donne son accord, le bureau du National pourra formuler un mandat précis pour une telle commission d’enquête.

Témoins et procès-verbaux

Avant qu’une CEP n’entame ses travaux, les deux Chambres doivent adopter un arrêté fédéral pour l’instituer. Le Conseil fédéral est également consulté mais n’a pas le droit de s’y opposer. Dimanche, la ministre des finances Karin Keller-Sutter s’est prononcée contre une commission d’enquête parlementaire.

La CEP est l’instrument le plus fort dont dispose le Parlement. Elle dispose du même droit à l’information que les délégations des commissions de surveillance, à savoir la Délégation des Commissions de gestion et celle des finances, précisent les Services du Parlement sur leur site internet.

Elle a notamment le droit d’entendre des personnes en qualité de témoin et de consulter les procès-verbaux et les documents concernant les séances du Conseil fédéral. Elle peut en outre confier à un chargé d’enquête le soin d’administrer les preuves.

Soutenu par la gauche

La gauche a déjà demandé la mise sur pied d’un tel organe. Elle souhaite une clarification complète des responsabilités politiques sur cette débâcle et, selon elle, seule une CEP permettra de le faire.

L’UDC s’est aussi dite «ouverte», mais pour autant qu’elle ait un mandat clair. Quant au PLR, il veut examiner l’éventualité d’une CEP lors de la session extraordinaire sur la thématique, agendée pour mi-avril.

Cette session extraordinaire doit se pencher entre autres sur les crédits d’engagement de 109 milliards décidés par le Conseil fédéral pour garantir la fusion.

Trois jours de session extraordinaire

Le Bureau du National en a établi le programme. Les débats débuteront le mardi 11 avril. La journée du 12 avril sera consacrée à l’élimination des divergences entre les deux conseils. Le 13 avril est maintenu comme jour de réserve.

Une session est convoquée si, en l’espace d’une semaine, au moins un quart des parlementaires le demande. Concernant Credit Suisse, 118 élus du Conseil national et sept sénateurs ont déposé leurs signatures, précisent les services du Parlement sur Twitter.

Jusqu’à présent, seules quatre CEP ont vu le jour. Elles se sont intéressées à l’affaire des Mirage et celle des fiches, à la démission d’Elisabeth Kopp et aux dysfonctionnements de la caisse de prévoyance de la Confédération (PUBLICA).

Le Bureau du Conseil national est composé du président de la Chambre du peuple Martin Candinas (Centre/GR), des deux vice-présidents Eric Nussbaumer (PS/BL) et Maja Riniker (PLR/AG), des scrutateurs et des présidents des six groupes parlementaires.

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