Suivi de Wirecard par Bordier

Daniel Pellet, Bordier & Cie

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Wirecard publie des résultats préliminaires pour son T4 2018, et le moins que l’on puisse dire c’est que ceux-ci terminent bien l’année.

Alors que le titre fait à nouveau l’objet d’une attaque (article du FT du 30.01.2019), Wirecard publie des résultats préliminaires pour son T4 2018, et le moins que l’on puisse dire c’est que ceux-ci terminent bien l’année. Les chiffres correspondent aux attentes. Le groupe a en outre annoncé une année 2019 excellente. La publication officielle et détaillée du T4 et de FY2018 est prévue le 4 avril prochain.

La société munichoise annonce une progression de ~40% des revenus consolidés à 2,1 milliards d'euros (1,5 milliard en 2017). Au niveau du T4, les revenus ressortent à 638 millions d'euros, soit une hausse de 36% (+31% en organique, soit environ 1% au-dessus du consensus), ce qui montre une nouvelle accélération sur ce trimestre (après +30% en org. au T3 et +27% au premier semestre 2018). Le groupe continue de bénéficier de la dynamique de marché du commerce en ligne, de la dynamique du marché US et du momentum positif des marchés émergents. Le gain de nouveaux clients (notamment via les partenariats sans cesse renforcés) commence à porter ses fruits.

L’Ebitda sur l’ensemble de l’exercice 2018 est en progression de 38% a/a à 568,3 millions d'euros (vs 412,6 millins d'euros en 2017). Au quatrième trimestre, l’Ebitda ressort à 172,9 millions d'euros, soit une hausse de 37% a/a, en ligne avec les attentes du consensus. La marge d’Ebitda atteint 27,1% au T4 (+20bps), légèrement inférieure au consensus (27,5%), due probablement à la contribution plus élevée des activités Citi APAC et Citi Prepaid Card Services aux USA acquises, qui dégagent une marge plus faible (4% et 18% respectivement) que les activités principales du groupe.

Des perspectives très positives sont confirmées pour 2019. Wirecard table sur Ebitda pour l’exercice en cours entre 740 et 800 millions d'euros (+35,5% en «mid range»), ce qui valide une année de forte croissance (+30% en organique, au moins), avec une marge d’Ebitda qui se redresse, à 29% (+170bps).

Pour revenir sur l’attaque (article d’un journaliste de FT’s Alphaville, la partie «blog» du journal, publié hier, 30.01.2019) dont a fait l’objet le titre Wirecard, on notera d’abord qu’il s’agit du même journaliste qui, après avoir recyclé le rapport Zatarra en 2016, avait produit de nouvelles attaques contre les pratiques «douteuses» de Wirecard en matière de comptabilité. Le groupe avait démenti à chaque reprise, mais les dégâts boursiers (notamment à cause du short-selling important sur ce titre) et d’images sont à court terme importants. Ce journaliste n’a à nos yeux pas beaucoup de crédibilité.

De quoi s’agit-il cette fois-ci? L’attaque porte sur le responsable de Wirecard à Singapour qui aurait utilisé des contrats contrefaits et antidatés dans des transactions frauduleuses avec une compagnie appelée FlexiFlex, dans un but probable de blanchiment d’argent. Wirecard a publié ce matin un communiqué qui remet clairement en cause et condamne l’article de ce «journaliste», le considérant comme «imprécis, induisant en erreur et diffamatoire». Rappelons que le groupe, depuis l’affaire Zatarra a mis en place des règles de gouvernance particulièrement strictes. A cet égard, on peut noter que Citi Group qui a cédé à Wirecard deux de ses activités (US Prepaid Services et Acquiring en Asie) avait à l’époque fait son «due diligence», histoire de préserver sa réputation. Wirecard mentionne enfin que les transactions frauduleuses avec la société FlexiFlex n’existent pas, le groupe de Munich n’ayant jamais eu de relations contractuelles ou commerciales avec cette entité.

A nos yeux, cette opération de désinformation représente une opportunité de se repositionner sur le titre. Notre modèle Core Holding donne une valeur théorique de l’ordre de 221 euros (+52%).

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