Rome suggère la création de «corona bonds» face à la crise

AWP

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Le gouvernement souhaite que l’UE mettent en place des obligations qui mutualiseraient les dettes des pays membres de la zone euro.

Rome a proposé à l’UE, avec le soutien de Paris, de créer des «corona bonds», des obligations qui mutualiseraient les dettes des pays membres de la zone euro pour répondre à la crise économique engendrée par le coronavirus, a-t-on appris mercredi de sources concordantes.

Si elle était acceptée, cette proposition briserait un tabou dans l’UE, où les Etats membres dont la dette est jugée la plus sûre, Allemagne en tête, ont toujours refusé de mutualiser le risque au bénéfice des pays jugés moins vertueux, comme l’Italie.

Selon un diplomate européen, l’idée a été avancée mardi soir par le chef du gouvernement italien, Giuseppe Conte, lors d’un sommet européen en visioconférence.

Aucun Etat membre ne sortira «indemne de ce tsunami économique et social» et l’absence de «réponse commune serait mortelle pour tous», a lancé l’Italien à ses homologues de l’UE, selon cette même source.

«Parmi les instruments possibles», M. Conte a cité «les corona bonds» et même «un fonds de garantie européen afin de financer en urgence» les initiatives nationales destinées à protéger l’économie.

Le président français Emmanuel Macron «est plutôt en soutien», a fait savoir l’Elysée.

La présidence ajoute que la chancelière allemande Angela Merkel «a soutenu» cette idée, qu’elle a appelé «mécanisme commun de garantie de dette».

«Il s’agit de discussions initiales. Aucune décision n’a été prise à ce sujet par les ministres des Finances. Nous partons du principe qu’(ils) continueront à travailler à ce niveau», a affirmé Mme Merkel mardi soir à l’issue du sommet.

«Je parlerai (au ministre des Finances) Olaf Scholz du fait que la partie allemande continuera également à participer» aux discussions, a-t-elle ajouté.

Selon une source européenne, ces «corona bonds» pourraient être constitués de «fonds communs provenant de la Banque européenne d’investissement (BEI) et garantis par le Mécanisme européen de stabilité (MES)», le fonds de secours de la zone euro.

Ces «euro-obligations» seraient limitées à la relance de l’activité affectée par le coronavirus.

Elle permettrait notamment d’éviter les spéculations sur la dette italienne, pays européen le plus touché par le coronavirus, mais également très endetté et dont le système bancaire est l’un des plus fragiles des grands pays de la zone euro.

«La logique des Italiens, c’est que leur situation est catastrophique et donc qu’il faut une solidarité européenne», résume une source européenne.

«Si on fait un truc comme les +corona bonds+, c’est majeur», ajoute-t-elle.

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