Lancement du premier fonds d’infrastructures durables helvétiques

Salima Barragan

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Investir dans la transition énergétique locale est rentable, affirme César Pidoux de Gefiswiss.

Saviez-vous qu’en Suisse, l’immobilier est responsable d’environ 30% des émissions de CO2? Le gérant d'actifs spécialisé dans l’immobilier durable Gefiswiss lance un nouveau fonds inédit sur des projets d’infrastructures énergétiques. Sa stratégie d’investissement se concentre sur des solutions de production d’énergie verte (panneaux photovoltaïques sur les toitures, réseaux de chaleur à distance, pompes à chaleur) pour des parcs d'immeubles ou des installations publiques. Le point avec César Pidoux, Responsable des relations investisseurs et du business development.

La mise en œuvre de la stratégie énergétique 2050 de la Confédération nécessitera des capitaux.

Nous allons développer et exploiter des infrastructures durables qui assureront un rendement régulier.

Suite à l’Accord de Paris sur le climat de 2015, la Suisse a émis sa feuille de route pour sa neutralité carbone d’ici 2050. «La stratégie énergétique 2050 est la vision transversale du Conseil fédéral. Elle vise à coordonner les politiques et les lois qui portent sur les questions énergétiques et environnementales. Même si des divergences subsistent encore entre les départements ou les cantons, le cadre réglementaire évolue pour favoriser les investissements dans la transition énergétique, notamment dans le secteur immobilier. Par exemple, la nouvelle loi sur l’énergie approuvée par le peuple helvétique en 2017, ou celle sur le droit du bail de 2020 permettent à des investisseurs tiers de financer des installations énergétiques ou de réduction de la consommation. En parallèle, la révision de loi OPP2 qui permet aux caisses de pensions d’allouer jusqu’à 10% dans les infrastructures, offre à celles-ci des opportunités concrètes d’investir dans l’avenir énergétique du pays», explique César Pidoux.

Une stratégie décorrélée du marché immobilier

Alors que l’approche classique d’un fonds d’infrastructure vise à participer à des projets d’envergure chiffrés à plusieurs centaines de millions – voire de milliards de francs, Gefiswiss se concentre sur des installations décentralisées, en dessous du radar des acteurs financiers. «Nous sommes le seul gestionnaire d’actifs qui propose cette stratégie locale, correspondant à celle des industriels, pour qui nous pouvons être le partenaire pour financer des projets sous forme de «contracting». Nous allons développer et exploiter des infrastructures durables qui assureront un rendement régulier. Nous visons un rendement minimum de 3,5% net de frais lors de la sélection d’un projet. Le rendement étant lié aux prix de l’énergie et non aux prix des loyers. L’évolution tendancielle des prix étant vers la hausse, ce produit vise également à offrir une certaine protection contre l’inflation», explique-t-il.

L’objectif du fonds est de démarrer avec environs 50 millions de francs suisses d’encours. Par la suite ce fonds de type SICAV luxembourgeoise restera ouvert aux nouveaux investisseurs. «Une fois le rythme de croisière atteint, nous comptons faire une ou deux levées de fonds par année en fonction des projets pour atteindre, à terme, une taille de plusieurs centaines de millions de francs suisses», conclut-il.

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