Il est trop tôt pour se débarrasser des obligations high yield

Fabrizio Basile, Vontobel Asset Management

1 minute de lecture

Au regard de la stabilité des fondamentaux et des perspectives conjoncturelles toujours favorables pour 2019, les craintes sont prématurées.

En novembre, les obligations à haut rendement ont été affectées par la chute des prix du pétrole et les perspectives d’un ralentissement de la croissance aux Etats-Unis. Cela a fait craindre un fort accroissement imminent du nombre de défaillances d’entreprises. Au regard de la stabilité des fondamentaux des obligations à haut rendement et des perspectives conjoncturelles toujours favorables pour 2019, nous jugeons ces craintes prématurées et pensons que ce segment du marché obligataire affichera un rendement positif l’année prochaine.

Après avoir bien résisté malgré la faiblesse des marchés d’actions en octobre, les obligations à haut rendement on fait l’objet de ventes massives en novembre. Peu de temps avant la fin du mois, elles avaient baissé d’environ 1%. Cela était en partie dû au fort recul des prix du pétrole, qui a généralement une incidence négative sur les obligations à haut rendement étant donné que de nombreux émetteurs américains de ces titres sont des entreprises du secteur énergétique. Les obligations à haut rendement du secteur énergétique, soit 15% du marché mondial, ont en fait chuté presque deux fois plus que celles des secteurs non énergétiques en novembre. 

La banque centrale des Etats-Unis joue la prudence.

Cependant, une autre raison explique ces ventes massives d’obligations à haut rendement, qui ont entraîné d’importantes sorties de capitaux: la réévaluation des perspectives de fléchissement de la croissance mondiale. Cette réévaluation a d’ailleurs amené le président de la Réserve fédérale des Etats-Unis (Fed), Jerome Powell, à adopter une vision moins optimiste concernant les futures hausses de taux d’intérêt de la Fed. De ce fait, les taux d’intérêt ont baissé sur la plupart des marchés, les écarts de crédit se sont creusés et les actions se sont vendues en masse. 

Notre scénario économique demeure favorable.

Nous estimons néanmoins que cette correction concernant les obligations à haut rendement est temporaire et ne pensons pas que le cycle du crédit laisse déjà augurer une nette augmentation du nombre d’abaissements des notations et de défaillances de sociétés. Cela tient à nos prévisions pour 2019, qui excluent une récession, et aux fondamentaux encore solides des émetteurs d’obligations à haut rendement.

De plus, l’évolution des notations de crédit demeure stable sur le marché des obligations à haut rendement. En d’autres termes, les émetteurs d’obligations à haut risque, y compris les émetteurs américains relativement endettés, sont à même d’assurer le service de leur dette avec leurs bénéfices et de se refinancer auprès des banques en cas de besoin. A moins qu’il n’y ait une récession, cette situation n'est pas susceptible de connaître de grands changements. 

En effet, l’histoire montre qu’en l’absence de récession, les obligations à haut rendement peuvent généralement dégager de bons rendements sur un horizon de douze mois. Cela continue d’être notre scénario de base malgré les perspectives de ralentissement de la croissance économique en 2019. Par conséquent, les obligations à haut rendement devraient afficher un rendement positif au cours des douze prochains mois, et ce même en cas de creusement modéré des écarts entre ces titres et les obligations de référence.

 

Voir également: Vontobel

A lire aussi...