USA: prévisions de croissance économique toujours en hausse

Jeffrey Schulze, Clearbridge Investments

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Les années de croissance les plus fortes ont été marquées par des performances de marché plus modestes, mais supérieures à la moyenne.

L’économie américaine semble aujourd'hui bien partie pour continuer sur sa lancée, avec des prévisions à la hausse de PIB réel pour l'ensemble de l'année qui s'établissent actuellement à 6,5%, contre 3,9% au début de l'année et 5,7% à la fin du trimestre dernier. Le second trimestre devrait être l'une des périodes les plus fortes de l'histoire moderne en matière de croissance économique, l'indicateur GDPNow de la Fed d'Atlanta prévoyant actuellement une croissance de 9,3%. Cette vigueur se reflète également dans notre analyse de risque de récession, qui a connu trois mises à jour le mois dernier, ce qui signifie que les 12 indicateurs sont actuellement au vert et le signal global reste assez fort (et vert).


 

Le premier de ces indicateurs est le sentiment d'emploi, qui est passé du jaune au vert. Au mois d’avril, un sondage sur la confiance des consommateurs – le Conference Board’s Consumer Confidence - a enregistré le plus grand nombre historique de réponses indiquant des «Emplois en abondance». Le mois dernier, la situation s'est améliorée de façon spectaculaire avec un total 46,8% des répondants qui estiment qu’ils ont des possibilités d’«Emplois en abondance». Ce chiffre se rapproche du pic pré-pandémique de 50,3% d'août 2019, et, tout aussi important, seuls 12,2% des répondants signalent des «Emplois difficiles à obtenir». Cet ensemble de données indique que le marché du travail continue de se consolider, ce qui est de bon augure pour la croissance économique au second semestre de 2021 et au-delà.

D'une manière générale, les rémunérations ne semblent pas menacer la rentabilité des entreprises.

Le deuxième indicateur d'amélioration est la croissance des salaires. Les salaires représentent la plus grande composante du revenu des américains et un soutien essentiel à la consommation. Toutefois, la hausse des salaires peut également exercer une pression sur les marges des entreprises, si la productivité ne suit pas. Les rémunérations commencent à diminuer à mesure que les effets de la pandémie s'estompent, mais les mesures qui sont moins affectées par ces problèmes, comme le suivi de la croissance des salaires médians de la Fed d'Atlanta, sont restées relativement stables et ont même légèrement baissé à 3,2% dernièrement. Par ailleurs, la productivité semble se redresser et a atteint +5,4% au premier trimestre. Bien que certains secteurs, tels que les loisirs et l'hôtellerie, ressentent une pression sur les salaires, d'une manière générale (et compte tenu des gains de productivité), les rémunérations ne semblent pas menacer la rentabilité des entreprises et ne devraient pas ramener les hausses de taux de la Fed dans l'équation à court terme.

Le dernier indicateur à passer du jaune au vert est celui des transports routiers. 11,8 milliards de tonnes de marchandises, soit 72,5% du total national, sont transportées par camion chaque année. Même les marchandises expédiées par chemin de fer, avion ou bateau sont généralement transportées vers/depuis le chantier/le port par camion. A l'heure actuelle, le tonnage total est toujours inférieur aux niveaux d'avant la pandémie, mais les données récentes indiquent une amélioration de l'économie et une reprise naissante. Comme pour la plupart des industries en période de réouverture, l'un des facteurs qui freine les volumes, relevé par l'American Trucking Association, provient de l'offre (soit trouver des conducteurs qualifiés) et non de la demande. Les salaires étant en hausse, cela devrait contribuer à attirer davantage de chauffeurs et à réduire le phénomène d'engorgement, ce qui entraînera une nouvelle hausse dans les mois à venir.

Il est un peu prématuré de décréter la fin de phase de début de cycle de la reprise actuelle pour le moment.

Dans l'ensemble, les résultats de nos analyses se présentent comme les meilleures de l'histoire moderne, ce qui correspond à l'état actuel de l'économie américaine. Le marché boursier ne définit certes pas l'économie. Alors qu’un contexte économique solide devrait soutenir une forte croissance des bénéfices, certaines nouvelles positives peuvent déjà être prises en compte en raison de la nature anticipatrice des marchés boursiers. Les meilleures années en matière de croissance économique sont toujours allées de pair avec des performances boursières plus mitigées mais supérieures à la moyenne. Cependant, il n'est pas rare d'assister à une correction de plus de 10% en période de prospérité économique, les investisseurs essayant d'évaluer l'ampleur du ralentissement de la croissance l'année suivante.


 

Les chiffres ci-dessus sont cohérents avec nos perspectives inchangées de hausse des marchés boursiers en 2021, ce malgré une volatilité accrue et une performance plus modérée par rapport à l'année dernière. Alors que l'économie s'approche du seuil d'un an depuis la fin de la récession, de nombreux investisseurs considèrent la transition du début au milieu du cycle. Il est cependant un peu prématuré de décréter la fin de phase de début de cycle de la reprise actuelle pour le moment. Nous pensons que la transition aura lieu plus tard dans l'année, ce qui aura des répercussions sur la dynamique et la volatilité du marché des actions. En fin de compte, tout repli au cours de ce changement représente une opportunité d'achat pour les investisseurs à long terme, étant donné la solidité sous-jacente de l'économie et le risque minime de récession à court terme.

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