Un poisson d’avril en retard

CPR AM

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Personne n’a pu passer à côté de l’annonce de l’organisation des Jeux asiatiques d’hiver dans le désert saoudien.

Dans la lignée d’une coupe du monde au Qatar dont le budget est estimé à 200 milliards de dollars (vs 27 milliards pour celle en Russie, 15 au Brésil ou encore 0,5 en France), personne n’a pu passer à côté de l’annonce de l’organisation des Jeux asiatiques d’hiver dans le désert saoudien. J’ai vérifié la date et nous n’étions pas le 1er avril, ce n’était pas non plus une source du Gorafi… Certains cherchent à financer la transition écologique quand d’autres financent le réchauffement de la planète à coup de pétrodollars. Deux visions du monde de demain qui s’opposent.

Les marchés ont, en ce moment, d’autres préoccupations et sont tous alignés dans le même sens aux quatre coins du monde. Si le contexte économique n’est pas le même des deux côtés de l’Atlantique, les résultats sur les marchés vont dans le même sens en raison des anticipations de ralentissement marqué des économies. Les hausses agressives des taux directeurs de 75 pb en septembre de la part de la Fed comme de la BCE, entrainent des hausses marquées des taux 10 ans US, allemand ou pays périphériques européens. Au-delà de la lutte contre l’inflation visée par les deux Banques centrales, la BCE souhaite aussi éviter un nouvel affaiblissement de l’euro face au dollar. Sur le marché des actions, même constat entre le S&P au plus bas depuis 2 ans suite à un recul de 6,85% (en euro) sur le mois de septembre et l’EuroStoxx 50 qui affiche un repli net de 5,57%. Les marchés asiatiques ne sont pas en reste, au contraire. Le yuan, de nouveau en baisse face au dollar US, franchit la barre des 7 yuans pour 1 dollar. Le Topix termine le mois en baisse de 7,26% et le MSCI AC Asie Pacifique hors Japon dégringole de 10,29%.

L’inflation est toujours au coeur de nos scénarios de marché. Notre scénario central autour de la persistance des craintes d’inflation (probabilisé à 60%) anticipe une baisse marquée des marchés actions et une hausse des taux longs aux Etats-Unis et en Europe dues aux anticipations d’une récession profonde et des discours des banques centrales plus «hawkish» qu’anticipés. Dans notre scénario alternatif (40%), qui prévoit une inflation sous contrôle, les marchés actions sont orientés nettement à la hausse et les taux long baissent aux Etats-Unis et en Europe; la BCE continuant de relever ses taux à court terme et la Fed ralentissant son pas de normalisation à l’hiver, en ligne avec les anticipations de marché.

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