Trois valeurs à l'achat

Salima Barragan

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Medtronic, CTS Eventim et Siemens Healthineers face à des perturbations de la demande dues au COVID. Avec Ben Peters et Chris Elliott d'Evenlode.

Si les investisseurs ont largement sollicité les titres liés au commerce et au divertissement en ligne, ils ont en revanche délaissé ceux des entreprises dont les résultats sont jugés plus risqués dans un contexte de verrouillage partiel de l’économie mondiale. Le COVID-19 a effectivement mis au défi de nombreuses entreprises dont les services ou les ventes seront reportées. Mais certaines d’entre elles continueront de bénéficier de leur position concurrentielle acquise après de longues années. Des avantages qui finiront par se répercuter sur leur valorisation pour l’heure bon marché. Ben Peters et Chris Elliott, gestionnaires de portefeuilles chez Evenlode, présentent trois entreprises dans l’événementiel et la technologie médicale.

Les nouvelles opportunités de Medtronic

Présente dans 150 pays du monde entier, Medtronic est le leader dans plusieurs catégories de dispositifs innovatifs. Avec le vieillissement de la population et un plus grand accès aux traitements dans les pays émergents, son marché est en constante croissance. Si le COVID-19 a freiné ses activités en reportant les procédures médicales non essentielles (ce qui se traduit à son bilan par une diminution d’environ un quart de ses revenus au cours du premier trimestre et une chute des ventes de plus de 30% ainsi que par le retard de plusieurs lancements de produits), la demande d'instruments destinés à l’aide respiratoire a explosé. «Medtronic s'est fixé pour objectif de multiplier par cinq la capacité de production de ventilateurs d'ici fin juin. Au-delà de la pandémie, les opportunités comprennent l'adoption accrue de la technologie médicale dans les marchés émergents, des partenariats d'entreprise plus larges comme les récents travaux avec Intel et Space-X et des améliorations technologiques», explique Chris Elliott

CTS Eventim reste résiliente

Les mesures de sécurités ont porté un coup dur au chiffre d’affaires de CTS Eventim, le leader européen de la billetterie et du spectacle. L'année 2020 est donc particulièrement difficile à cause des reports et annulations d'événements dans le monde entier. L’entreprise a subi une chute de 35% des recettes au premier trimestre. En mai, CTS a déclaré qu'elle s'attendait à ce que 85% des événements de cet été soient reportés, et 15% purement et simplement annulés. Cependant, selon les recherches d'Evenlode, l'activité de CTS Eventim est bien positionnée pour gérer l'impact dans l’immédiat, tandis que les arguments d'investissement sur le plus long terme restent solides.

Les coûts liés aux annulations d'événements
sont en partie couverts par les assurances.

«Il s’agit d’un secteur très concentré où les marchés sont généralement dominés par un seul grand acteur détenant 80 à 90% des parts. Aussi, l’entreprise dispose de suffisamment de liquidités depuis le début de la crise pour survivre deux ans sans aucune manifestation. Une grande partie de la trésorerie représente les prépaiements des consommateurs pour les billets, et ce fonds de roulement a été protégé par la législation par l'émission de bons au lieu de remboursements en cash sur les plus grands marchés. Enfin, les coûts liés aux annulations d'événements sont en partie couverts par les assurances», argumente Ben Peters.

Siemens Healthineers reporte ses activités

Siemens Healthineers évolue dans le monde de l'imagerie médicale (scanners CT, IRM et à rayons X) et des équipements de diagnostic. Si l'imagerie et le diagnostic ont tous deux un rôle évident à jouer dans la détection du COVID-19 et dans la gestion de la pandémie, l'interruption des tests de routine a impacté le chiffre d’affaires de l’entreprise allemande. «Quelques 57% des revenus proviennent des services, des consommables et des réactifs vendus après l'achat initial de l'équipement, qui représentent généralement une source de chiffre d'affaires régulier mais qui ont vu leur demande diminuer alors que les systèmes médicaux se concentrent sur la détection du COVID-19. Ces revenus reviendront car les besoins des patients pour les tests non COVID n'ont pas disparu», explique Ben Peters.

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